Au cours des dernières années, plusieurs des fameuses salles d’arcade de Tokyo – des lieux très appréciés proposant une multitude de jeux – ont été contraintes de mettre la clé sous la porte, comme c’est le cas du célèbre Sega Building 2, situé à Akihabara, le quartier électronique et tendance de la capitale nippone, qui a fermé en 2020. Cette tendance à la fermeture semble difficile à inverser.
Dans un rapport paru le 7 avril, le bureau d’analyse Teikoku Databank s’est penché sur cette baisse régulière des salles d’arcade traditionnelles au Japon, soulignée par les banqueroutes et les cessations d’activité de 18 d’entre elles lors de l’année fiscale 2023 (alors qu’il en existait encore 4 022 en 2019). Cette situation représente une augmentation pour la seconde année de suite, et un record depuis 2018. En une décennie, près de 8 000 centres et salles d’arcade ont disparu.
En réalité, le modèle économique de ces institutions est menacé : les frais d’exploitation ont considérablement augmenté, en particulier en raison des loyers élevés dans les zones urbaines et de la hausse des factures énergétiques. Les exploitants doivent également faire face à une baisse d’attrait parmi les jeunes générations, qui sont davantage intéressées par les divertissements à domicile – comme les consoles de jeux et les plateformes de streaming par exemple. Qui plus est, certaines entreprises se voient contraintes de rembourser les prêts qu’elles ont contractés durant la pandémie de Covid-19.
Machines à pince.
En moyenne, ce type d’établissement ne réalise qu’un profit opérationnel de 6 yens (moins de 0,04 euros) pour chaque 100 yens de chiffre d’affaires. Il semble qu’après avoir dépensé 100 yens, qui est en général le coût moyen d’une partie de jeu, 94 yens sont alloués uniquement pour couvrir les coûts opérationnels, limitant ainsi la possibilité de maintenir des bénéfices viables.
Même le géant de l’industrie du jeu vidéo, Sega, n’a pas échappé à cette tendance, et a choisi de se retirer de l’action en 2022. Il a fermé ses portes après plus d’un demi-siècle dans le secteur de l’arcade. Sa présence sur le marché a commencé avec l’établissement d’Akihabara, suivi de Ikebukuro qui a finalement fermé ses portes à la fin de 2021. À son apogée à la fin des années 1990, Sega était un leader du secteur, exploitant près de mille salles de jeux à travers le Japon.
Cependant, certaines grandes chaînes, particulièrement celles qui se trouvent dans les centres commerciaux, ont réussi à s’adapter à cette évolution de marché. Elles ont opté pour un modèle économique unique : ne proposer que des machines pour attraper des jouets en peluche afin de satisfaire une demande de plus en plus familiale et occasionnelle. Le 29 août 2020, la Taito Station a même établi un record mondial en ayant le plus grand nombre de machines pour attraper des jouets en peluche dans un seul endroit. Sa succursale de Fuchu en possédait 454.
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