Carlos Tavares, le directeur général du grand conglomérat industriel Stellantis, fera face à un vote non contraignant de la part de ses actionnaires lors de l’assemblée générale du mardi 16 avril. Cette réunion sera un examen scrupuleux de sa rémunération, qui est devenue un sujet controversé. Selon le rapport financier annuel de l’entreprise, M. Tavares pourrait recevoir 36,5 millions d’euros pour l’année 2023, comparativement à 23,5 millions d’euros en 2022 et 19 millions d’euros en 2021.
La hausse notable de son salaire découle en partie d’une prime de 10 millions d’euros pour la « transformation » du groupe qui est né de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler en 2021. Le salaire du directeur de 65 ans comprend également des pensions de retraite à long terme et des bonus qui lui seront décernés uniquement s’il atteint les objectifs fixés pour 2025, l’année de fin de son mandat en cours en tant que leader du constructeur.
Pour l’exercice 2023, M. Tavares devrait initialement recevoir 23,5 millions d’euros. Ce montant, majoritairement versé en actions, augmentera également avec la valeur de l’action du groupe, qui a pratiquement doublé sur les trois dernières années. Si le siège de Stellantis était basé en France, le vote des actionnaires aurait eu un poids réel. Toutefois, il se limite à un rôle consultatif car l’entreprise est juridiquement néerlandaise.
En visitant l’usine de Trémery (Moselle) lundi, M. Tavares a justifié son salaire, le considérant comme un accord contractuel entre lui et l’entreprise, similaire à un footballeur ou un pilote de Formule 1. « Quatre-vingt-dix pour cent de ma rémunération provient des rendements de l’entreprise. Cela indique que les performances de l’entreprise ne sont visiblement pas si mauvaises », a déclaré M. Tavares lors d’une interview à France Bleu Lorraine Nord. Il a également ajouté : « Si vous jugez cela inacceptable, établissez une loi, changez la loi et je la respecterai. »
La CGT a déclaré que cette situation était « choquante et scandaleuse ».
Stellantis, avec ses 14 marques incluant Peugeot, Citroën, Fiat, Dodge et Opel, a annoncé un nouveau bénéfice record de 18,6 milliards d’euros pour 2023 le 15 février, en augmentation de 11 % par rapport à l’année précédente. Le chiffre d’affaires de l’entreprise s’élève quasiment à 190 milliards d’euros.
Cependant, plusieurs sociétés de conseil en investissement ont recommandé de voter contre cette année, notamment l’agence américaine Glass Lewis, qui a exprimé de « sérieux doutes ». De même, ISS (International Shareholder Services) a déclaré que « la rémunération était excessive, même dans ce contexte », selon une note consultée par Le Monde.
La Confédération générale du travail (CGT) de Stellantis a exprimé son indignation concernant un salaire jugé comme « extrêmement choquant et scandaleux », s’élevant à 100 000 euros quotidiennement. Cette somme représente une hausse de près de 50%, contrastant fortement avec l’augmentation de 3,7% octroyée à la majorité des employés, qui peinent à boucler leur mois. Stellantis a récemment annoncé, le 15 février précisément, qu’elle réallouerait près de 1,9 milliard d’euros à ses travailleurs. En France, cela se traduit par un minimum de 4100 euros pour les salaires les plus modestes. Cependant, les actionnaires se partageront autour de 7,7 milliards d’euros pour l’exercice fiscal 2023, à travers les dividendes et un programme de rachat d’actions.
La rétribution du directeur général avait déjà suscité des critiques en 2022, dont celles du président français Emmanuel Macron. Ce dernier qualifiait d' »indécent et démesuré » le montant « astronomique » du salaire du dirigeant pendant l’intervalle entre les deux tours de l’élection présidentielle. Stellantis justifie cette somme en la comparant à celle des dirigeants de multinationales telle que Boeing aux États-Unis, dont le PDG, Dave Calhoun, est prévu de recevoir 33 millions de dollars pour 2023. Stellantis réalise la plupart de ses ventes en Europe, mais ses principaux profits proviennent du marché américain.
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