Le fabricant de verre français Duralex, en proie à des difficultés depuis la crise énergétique de 2022, a engagé une procédure de redressement judiciaire auprès du tribunal de commerce d’Orléans, a annoncé NDI, l’entreprise qui dirige la célèbre marque, le mardi 16 avril. L’objectif est de trouver un acheteur pour NDI afin de garantir une issue optimale pour la société qui emploie 230 personnes dans son usine historique de la Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), a déclaré la société. Elle a également déclaré qu’un administrateur et un représentant judiciaire devraient être nommés par le tribunal pour aider l’entreprise pendant la période d’observation.
Duralex avait été fortement affectée par la hausse des prix du gaz suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, mais avait été sauvée temporairement grâce à un prêt de l’État de 15 millions d’euros qui a permis de remettre en service son four à verre et de reprendre sa production après cinq mois de fermeture.
Cependant, en 2023, la société a rencontré de nouveaux défis, dus à l’inflation, à une consommation en baisse et à une concurrence accrue. Elle a déclaré que malgré les efforts opérationnels et les investissements continus, les pertes n’ont pas pu être contrôlées.
D’après NDI, l’entreprise a dû faire face à un verdict du tribunal administratif d’Orléans lié aux droits de pollution de l’ancien propriétaire de Duralex. Ils estiment qu’ils sont maintenant responsables des quotas de l’ancien opérateur. Cette décision prise en milieu mars menace sérieusement la situation financière de NDI et affecte sa capacité à poursuivre ses opérations de manière pérenne, comme indiqué dans le communiqué.
François Dufranne, un représentant CGT, s’exprimant à l’Agence France-Presse (AFP), a trouvé la situation quelque peu décevante et a confirmé que les employés ne s’y attendaient pas. Il a rappelé qu’il y a environ un mois, on leur présentait les objectifs de l’entreprise et les produits qui devaient être développés. Cependant, un mois plus tard, une réunion extraordinaire du CSE a été organisée pour annoncer la mise en redressement judiciaire de l’entreprise, ajoutant qu’ils espèrent maintenant trouver un repreneur.
Roland Lescure, le ministre de l’industrie, qui était présent lors de la réouverture des fours, a déclaré que le gouvernement mettrait tout en place pour donner corps à des solutions de reprise. Il espère le soutien et la mobilisation des acteurs locaux dans cette démarche, comme mentionné dans un court communiqué à l’AFP.
Duralex, établie en 1945, est la créatrice du verre trempé, une vaisselle prisée autant par les écoles que par les restaurants à la mode. En 2022, cette entreprise a généré un revenu annuel de 29,4 millions d’euros. Mentionné dans le communiqué, Pyrex, une entité différente de Duralex mais opérant aussi sous le toit de la Maison française du verre, continue son activité comme d’habitude.
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