Emmanuel Macron a exprimé son intention de mettre en place une taxe sur les livres d’occasion lors du Festival du Livre de Paris, qui s’est terminé le 14 avril. Cette mesure vise à préserver le prix unique du livre et à fournir un soutien accru aux auteurs, éditeurs et traducteurs. Rachida Dati, ministre de la Culture, devrait faire des annonces sur ce sujet avant la clôture du salon.
Selon le président, le marché des livres d’occasion, favorisé par certaines plateformes, peut contourner le prix unique. Il partage cette opinion avec le Syndicat National de l’Édition (SNE), qui voit le marché des livres usagés comme une concurrence déloyale quand des articles neufs sont vendus à un prix inférieur à celui des librairies, des grandes surfaces et des magasins FNAC ou Cultura.
Lors de l’émission Soft Power sur France Culture le 14 avril, Vincent Montagne, président du SNE, a souligné que cette taxe ne toucherait que les plateformes « industrielles » telles que Momox, Amazon, Rakuten et eBay, mais pas les antiquaires, les bouquinistes ou Emmaüs. Cependant, ces distributeurs pourraient s’opposer à cette taxe si elle n’est pas appliquée uniformément.
Quelques centimes par livre seraient facturés.
M. Montagne a souligné que le secteur des livres d’occasion s’est transformé en un sous-domaine dominé par de grands acteurs internationaux qui n’acquittent pas d’impôts en France. Pour contribuer à l’économie, une taxe de 3% sur chaque livre d’occasion est à l’étude qui devrait ne pas impacter l’achat des livres, car cela se traduirait seulement par quelques centimes supplémentaires par livre.
D’après une recherche publiée le 10 avril par le ministère de la culture et la société française des intérêts des auteurs de l’écrit (Sofia), 20% des livres acquis en 2022 étaient des livres d’occasion, représentant moins de 10% de la valeur totale du marché. Cette tendance à l’achat de livres d’occasion s’explique principalement par des motivations économiques en raison de l’inflation élevée et de l’augmentation du coût des livres. On note également un intérêt marginal pour l’aspect écologique de ces achats. Par conséquent, « le nombre d’acheteurs de livres d’occasion a augmenté, contrairement à celui des acheteurs de nouveaux livres imprimés », indique l’étude.
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