La petite ville de Port-la-Nouvelle, avec ses 5 800 résidents, est un spectacle de construction massive. Le vice-président socialiste de l’Occitanie et maire de Gruissan, Didier Codorniou, exprimait son enthousiasme le 12 avril, ébauchant le vaste champ des projets en cours. Depuis 2019, il s’implique dans l’inauguration de nouvelles structures.
L’échelle des travaux envisagés à Port-la-Nouvelle est impressionnante : le volume de marchandises manipulées passera de 2 millions à 6 millions de tonnes d’ici 2030, avec un objectif ultime de 12 millions. L’extension de la superficie du port de 60 à 210 hectares permettra l’accueil de nouveaux produits écologiques (hydrogène, éoliennes offshore, économie circulaire) mais aussi d’hydrocarbures, de céréales, de produits forestiers et d’engrais.
Les constructions planifiées incluent de nouveaux terminaux et des centaines de mètres de quais supplémentaires, nécessitant l’extraction de 10 millions de mètres cubes de sable et de limon. Le port sera capable d’accueillir des navires transportant jusqu’à 80 000 tonnes avec un tirant d’eau de 14,5 mètres, le double de la capacité actuelle.
Cette ville balnéaire aspire à se transformer en un hub maritime à la fine pointe de la technologie. « C’était cela ou périr », comme l’a souligné Henri Martin, le maire de droite qui a initié ces projets en 2014. À long terme, les dépenses avoisineront un milliard d’euros, principalement financées par la région Occitanie, la Banque des territoires et des entreprises privées.
Le vendredi, lors de la cérémonie d’inauguration, l’accent était mis sur les technologies de l’avenir. A l’extrémité du quai encore en chantier, on peut voir Nezzy², une maquette réduite d’une éolienne flottante bi-rotor à l’échelle 1/10. Ce prototype, développé par l’entreprise EnBW-Valeco basée à Montpellier, est un type d’hydre dotée de deux rotors, sans moteurs, capable de flotter et de générer 20 mégawatts d’électricité.
Pour François Daumard, le président du groupe spécialisé dans le développement, la construction et l’exploitation de projets d’énergies renouvelables, « cette machine est un véritable progrès technologique, avec une conception révolutionnaire et des coûts de production très bas ».
A terme, Nezzy² atteindra une hauteur de plus de 115 mètres, et ses ailes couvriront un diamètre de 180 mètres. Le prototype est actuellement en phase de test, une opération effectuée en collaboration avec l’université de Montpellier et ses étudiants ingénieurs. En 2024, Nezzy² sera transféré au port de Sète (Hérault) pour subir des tests en mer, y compris pour vérifier sa résistance aux vents et aux tempêtes.
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