Il n’est pas certain que tous les travailleurs belges soient paresseux ou malades, mais il semble qu’ils sachent comment tirer le meilleur parti des avantages que la loi leur offre. C’est ce que vient de montrer une étude menée par Securex, une entreprise spécialisée dans les ressources humaines, qui ne semble pas satisfaire pleinement les employeurs.
L’étude, qui a analysé environ 24 000 employeurs et 198 000 travailleurs, a révélé une hausse exponentielle de l’absentéisme en 2023 suite à une réforme mise en place l’année précédente. La réforme a permis l’exemption de certificat médical pour une première journée d’absence, ce qui a entraîné une augmentation significative (+ 44,2 %) des absences d’un jour et une augmentation également importante (+ 16 %) du nombre de personnes s’étant déclarées malades une journée trois fois dans l’année, conformément aux nouvelles régulations.
Le principal organisme d’employeurs flamand, le Voka, déplore ce qu’il considère comme une nouvelle forme de congé. « Les entreprises signalent que certains employés planifient ces arrêts de travail, parfois plusieurs semaines en avance. C’était le risque, et aujourd’hui il est prouvé », déclare Matthieu Dewèvre, conseiller à l’Union des classes moyennes.
En revanche, les syndicats refusent d’évoquer une quelconque utilisation abusive de cette nouvelle loi. « Une journée d’absence est un signal d’alerte. Les employeurs qui investissent dans leur personnel et garantissent un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée seront récompensés », affirme Raf De Weerdt, secrétaire général du syndicat socialiste ABVV, dans le journal De Morgen.
Securex préconise une approche proactive vers de la détection du stress au travail, de la fatigue ou des erreurs potentielles commises par les employés, dans le but d’éviter leurs absences, souligne la compagnie. En outre, inclure les collègues de la personne absente pour trouver une solution est vivement encouragé.
Des experts soulignent que les absences d’un jour, même récurrentes, sont finalement moins dommageables pour les entreprises que les absences plus longues couvertes par un certificat médical.
C’est intéressant de noter, que dans les entreprises de moins de 50 employés, où la loi n’est pas applicable et les travailleurs doivent justifier chaque absence, les absences d’un jour ont augmenté trois fois moins rapidement (+15%). De plus, le taux d’employés qui disent être malades trois fois par an ou plus a diminué de 3,9%.