Selon le texte original, la bataille commerciale et technologique agressive que les États-Unis mènent contre la Chine provoque des répercussions grandissantes en Allemagne. Le domaine des puces électroniques, un secteur dans lequel la Chine cherche à améliorer sa position, est d’un intérêt crucial. Pour contrôler l’accès de la Chine à certaines technologies critiques, les États-Unis sollicitent l’aide de pays alliés tels que le Japon et la Corée du Sud.
En Europe, le groupe néerlandais ASML – puisqu’il joue un rôle clé dans « l’extrême ultraviolet », une technologie de lithographie qui permet la production des micro puces les plus sophistiquées et puissantes disponibles – est l’une des cibles. En janvier, le gouvernement néerlandais a suspendu une importante livraison de machines, et pourrait également répondre favorablement à une demande formelle américaine de limiter l’accès de la Chine aux services de maintenance d’ASML, reçue en avril.
Toutefois, ASML doit son succès à la collaboration à long terme avec deux entreprises allemandes renommées, Trumpf et Zeiss, basées en Bade-Würtemberg. Le rôle de Trumpf est de fournir les lasers, tandis que Zeiss se charge des systèmes optiques. Le fait que les États-Unis sollicitent également l’appui de Berlin pour restreindre les exportations vers la Chine peut être expliqué par cette connexion.
Après avoir interrogé ces entreprises par Le Monde, Trumpf et Zeiss sont restées silencieuses. Cependant, des sources anonymes confirment que la pression américaine s’est intensifiée. « Il semble que l’intensité dépasse même celle que nous avons ressentie pendant la présidence de Trump », rapporte l’un d’eux.
L’analyste du Rhodium Group, Noah Barkin, pense qu’un sujet de discussion important entre Xi Jinping et Olaf Scholz lors de la visite du chancelier à Pékin le mardi 16 avril sera l’avenir de l’Allemagne face aux pressions de Washington. Xi ne souhaite pas que l’Allemagne cède à ces pressions et s’inquiète de l’extension du groupe de pays imposant des restrictions. Barkin estime que malgré une certaine hésitation de Berlin, aucune décision finale n’a été prise, marquant ainsi le début d’une discussion.
Concernant les entreprises allemandes qui ont des opérations d’exportation et des sites de production en Chine et aux Etats-Unis, la pression géopolitique devient de plus en plus insupportable. Selon Rolf J. Langhammer, un expert en commerce international du Kiel Institute for the World Economy, la guerre technologique que les États-Unis mènent contre Pékin, indépendamment de la présidence de Donald Trump ou de Joe Biden, vise à attirer l’Europe dans une position plus ferme. Il avertit que cela pourrait augmenter les tensions commerciales avec la Chine. Selon Langhammer, cette situation représente un bouleversement considérable pour le modèle d’exportation allemand.