Atos, une entreprise se situant à l’ouest d’Angers sur l’avenue Patton, n’est pas perturbée par une crise économique, mais par les machines de construction bruyantes qui dansent autour d’eux. Ils sont actuellement en train de bâtir la « maison du futur » qui devrait consolider la place de la division angevine du géant de la technologie en tant que leader européen d’ici 2027. C’est là que les super-ordinateurs d’Eviden, la filiale spécialisée dans le numérique, le cloud, le big data et la cybersécurité, sont conçus et assemblés. Ces puissants outils de calcul, qui peuvent désormais atteindre des exaflops, effectuent un nombre exorbitant de calculs chaque seconde. Ils sont utilisés dans le monde entier pour résoudre des équations particulièrement compliquées dans divers secteurs tels que la météorologie, la recherche nucléaire, la santé, la finance ou encore la défense. Ces monstres de calcul sont vendus entre 10 et 50 millions d’euros.
Il y a eu un bond technologique impressionnant sur ce site où le premier ordinateur de Bull, le Level 64, une marque française, a été produit en 1973. Cette entreprise informatique a employé plus de 3000 individus à Angers, avant de faire faillite et d’être rachetée par Atos en 2014. En 2019, le groupe et son ancien PDG, Thierry Breton, ont inauguré le centre « mondial » de tests de super-ordinateurs.
Dominique Rouger, un professionnel du développement Java qui a rejoint ses fonctions en 2000, occupe maintenant le poste de représentant du personnel pour la CFDT depuis 2008. Malgré les incertitudes au sein de son entreprise, il souligne que les affaires continuent, tout en tentant de faire abstraction du climat tendu. L’ambiance parmi les 250 employés, travaillant derrière la façade métallique qui rappelle les machines produites sur le site, est empreinte de rumeurs depuis quelques mois. Le délégué syndical reconnait qu’une intervention récente du directeur a été mise en place pour calmer les esprits. Toutefois, le désistement potentiel d’Airbus pour acquérir Eviden a créé des remous au sein du personnel. Rouger exprime le besoin d’assurances concrètes pour l’avenir et regrette les effets rassurants d’appartenir à un grand groupe.
Par ailleurs, l’usine Atos dans la ville ardoisière de Trélazé vit le même suspens. Ses 180 employés, qui fournissent des services d’infogérance pour des grandes entreprises, ne parviennent pas à envisager un choc majeur pour le géant du numérique. Thierry Pouplin, un chef de projet de 50 ans et également délégué syndical CFDT, affirme qu’il n’y a pas de peur immédiate. Cependant, une vigilance accrue est maintenue, étant donné que la situation a varié de façon continu depuis deux ans. Il exprime surtout une frustration face à l’absence d’une solution claire. Le reste de cet article reste accessible uniquement aux abonnés.
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