En parlant de « signes de reprise », le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a illustre sa posture optimiste lors de la présentation du programme de stabilité. Il maintient son hypothèse d’une croissance économique de 1% en 2024 et espère une augmentation à 1,4% en 2025.
Cependant, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) s’est montré moins serein suite à la publication de leurs perspectives le 10 avril. Ils ont revu leurs prévisions pour 2024 à la baisse; d’un taux initial de 0,8% en octobre 2023, ils prévoient maintenant une croissance de seulement 0,5% pour cette année. Ils attribuent notamment cette diminution à l’impact des coupes budgétaires annoncées par le gouvernement qui vise à réduire le déficit à 5%.
En effet, le plan du gouvernement pour réduire les dépenses de 10 milliards d’euros en 2024 pourrait entraîner une baisse de 0,2 point de la croissance, selon les estimations de l’OFCE. Avec une deuxième ronde de coupes du même montant prévue pour 2024, l’impact sur l’économie pourrait être encore plus considérable.
Ce même scénario se poursuivra en 2025, à mesure que le plan de coupe budgétaire atteindra 20 milliards d’euros et que de nouvelles suppressions tarifaires seront mises en œuvre. L’OFCE prévoit que cela pourrait réduire la croissance économique de 0,6 point. Même avec l’effet positif anticipé de la baisse des taux d’intérêt, la France pourrait connaître une croissance économique de seulement 1,2%, bien en dessous de l’objectif de 1,4% fixé par le gouvernement.
« Reprise des exportations
La fin de l’année 2023 a été décevante, sans aucun signe de croissance marquée. L’année 2024 a débuté faiblement avec une augmentation minuscule du PIB de seulement 0,1 % au premier trimestre, suivie d’une prévision de 0,2 % pour le second trimestre. Cependant, le troisième trimestre pourrait bénéficier légèrement de l’effet « Jeux Olympiques », faisant monter l’augmentation du PIB à 0,3 %. Ce pic retombera ensuite à l’automne, finissant l’année de la même manière qu’elle a commencé, avec une maigre hausse de 0,1 %.
La possibilité d’une reprise nette semble donc lointaine, d’autant plus que les économistes de l’OFCE ne voient « que peu de moteurs » de croissance à court ou moyen terme, excepté pour le commerce international. Ce qui est traditionnellement perçu comme un déficit contribue positivement à l’évolution du PIB depuis 2023, grâce à un regain d’intérêt pour les exportations dans les industries de l’aéronautique et du matériel de transport.
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