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« Aux États-Unis, l’inflation persiste »

Larry Summers, ancien ministre des Finances sous Bill Clinton, a émis une mise en garde inquiétante le mercredi 10 avril suite à la publication des données d’inflation de mars. Arguant que la prochaine modification des taux pourrait être une augmentation plutôt qu’une réduction, Summers souligne les chiffres décevants qui se détériorent. Il est à noter que l’année dernière, les coûts ont grimpé de 3,5%, un chiffre plus élevé qu’anticipé et plus que le 3,2% de février.

Plus préoccupant encore, la dégradation s’intensifie de mois en mois avec une augmentation de 0,1 point en octobre, 0,2 en novembre et décembre, 0,3 en janvier et 0,4 en février et mars. Jason Furman, économiste chez Harvard, a exprimé son inquiétude, notant que l’inflation de base (excluant l’énergie et la nourriture) a augmenté à un taux annuel de 4,6% au cours des trois derniers mois. Selon Furman, ce rythme dépasse tout intervalle de trois mois depuis août 1991 jusqu’à 2020.

La hausse du coût de l’essence n’est pas la seule coupable; une augmentation générale des prix est également apparue, en particulier dans les services (5,4% en un an). Cette inflation « persistante » risque de se prolonger, surtout compte tenu des 303 000 nouveaux emplois créés en mars, un chiffre bien supérieur aux attentes.

Il semble presque certain que la Réserve fédérale américaine (Fed) ne diminuera pas le taux d’intérêt, qui se situe actuellement à plus de 5,25 %, lors de sa prochaine réunion en juin. La semaine dernière, plusieurs hauts responsables de la Fed se sont exprimés pour avertir qu’il n’y avait aucune nécessité pressante de réduire le taux. Les marchés, qui prévoyaient jusqu’à six baisses de taux cette année au début de l’année, ne comptent maintenant que sur une ou deux, après les élections générales de début novembre. Richard Flynn de Charles Schwab a commenté que bien que la Fed ait tendance à augmenter lentement les taux et à les diminuer rapidement, cette fois il semble que le contraire se produira.

Quant à Wall Street, elle a clôturé à la baisse. Les taux à dix ans ont grimpé à 4,54 %, à mi-parcours du pic de 5 % atteint en octobre 2023 suite à l’attaque du Hamas en Israël et du creux de 3,8 % en décembre 2023 lorsque les marchés s’attendaient à une rapide réduction des taux. Cette tension a fait chuter Wall Street en cours de séance ; des taux plus élevés signifient une croissance plus faible, une valorisation moindre des profits futurs et des frais financiers plus élevés. En particulier, les petites entreprises sensibles aux taux d’intérêt et dont le moral est actuellement bas, ont été touchées. En fin de compte, l’indice Russell 2000 a perdu 2,5 %, tandis que le Nasdaq, riche en technologies, et le S&P 500, qui représente les grandes entreprises américaines, ont respectivement chuté de 0,84 % et 0,95 %.

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