Préparé depuis plus d’une décennie et demi, cet événement aura lieu aux alentours du 20 avril. Il a été baptisé le « halving » et s’est déjà produit trois fois depuis que le bitcoin a été créé en 2009. Il s’agit du plus célèbre des cryptomonnaies. Cette procédure est un des aspects essentiels de ce marché unique, instaurant l’une de ses caractéristiques majeures : la rareté.
Le bitcoin, conçu à l’issue de la crise financière globale de 2008, est une monnaie délibérément limitée. Contrairement aux devises classiques, comme l’euro ou le dollar, dont la quantité en circulation fluctue selon les décisions des banques centrales, il n’y aura jamais plus de 21 millions de bitcoins.
La décision a été prise par Satoshi Nakamoto, l’inventeur anonyme du bitcoin, dont l’identité reste incertaine – il pourrait s’agir d’un homme, d’une femme ou d’un groupe qui a désiré rester dissimulé derrière ce nom. Le but de cette limitation au nombre de bitcoins à émettre? Prévenir un phénomène d’hyperinflation qui entraînerait sa dévaluation. En raison de cette rareté programmée dès sa naissance, le bitcoin peut prétendre au statut de valeur refuge, au même titre que l’or, une ressource naturelle donc limitée.
Son élaboration n’a pas varié depuis la création du bitcoin : les informations des transactions sont agglomérées dans un « bloc » devant être authentifié par une « preuve de travail » – le décodage d’un code informatique singulier et complexe. Ces décodages sont effectués par des « mineurs », des usagers de l’internet travaillant d’arrache-pied pour résoudre l’énigme aussi vite que possible. Ce système est supposé augmenter la fiabilité du bitcoin en tant qu’outil de paiement décentralisé, permettant à ses utilisateurs de finaliser des transactions sans intermédiaire, comme une banque.
Le rôle des mineurs dans un bloc est comparable à la recherche du code d’un cadenas, selon Manuel Valente, directeur scientifique de Coinhouse. Si la chance est de votre côté, vous pourriez dénicher le code assez rapidement. Sinon, vous serez obligés d’éprouver presque toutes les combinaisons possibles. Les mineurs s’engagent dans la même quête, sauf que le code auquel ils aspirent se compose de 10 000 numéros.
Au fur et à mesure que la complexité du minage s’accroissait, il est devenu plus « professionnalisé ». Dans le passé, n’importe quel ordinateur connecté à internet pouvait prétendre valider un bloc. Cependant, aujourd’hui, les grandes « fermes » de minage possèdent des capacités de calcul considérables. Plusieurs d’entre eux se regroupent en « pools » pour augmenter leurs probabilités de remporter la course de validation et donc, la récompense.
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