Dans une lettre aux investisseurs du 26 mars, Larry Fink, PDG de BlackRock, affirmait que le bien-être des marchés financiers nécessite une interaction constante entre les entreprises et leurs actionnaires. Pourtant, des tensions ont surgit récemment entre lui et Bluebell Capital Partners. Ce dernier fonds d’investissement basé à Londres est connu pour son activisme, ayant pris pour cible des géants tels que Glencore, Bayer, Kering, Worldline et Danone. C’est d’ailleurs en partie grâce à Bluebell que Emmanuel Faber, l’ancien PDG de Danone, a été démis de ses fonctions en 2021.
Aujourd’hui, ce même fonds demande à BlackRock de modifier sa gouvernance en dissociant les rôles de président et de PDG, en plus de nommer un président véritablement « indépendant ». Selon Bluebell, la réunion de ces deux fonctions entre les mains d’un seul individu, crée un conflit d’intérêts, le PDG exerçant sous son propre mandat en tant que président.
Bluebell reproche à BlackRock son manque de supervision indépendante qui conduit à plusieurs « contradictions et incohérences » entre la stratégie ESG (environnement, social et gouvernance) de la société et sa mise en œuvre. Il est suggéré que BlackRock, qui gère environ 10 000 milliards de dollars (9200 milliards d’euros) d’investissements, n’est pas capable de faire respecter les principes de gestion qu’il prône auprès des entreprises dont il est actionnaire.
BlackRock a réfuté plusieurs allégations dans une déclaration publique le jeudi 4 avril. L’entreprise américaine a exhorté ses actionnaires à décliner les propositions de Bluebell lors de la réunion générale du 15 mai, assurant que sa structure actuelle est en réalité une « pierre angulaire » pour honorer les promesses faites à ses actionnaires.
Contrairement à l’accusation de potentiel conflit d’intérêts, BlackRock soutient que le rôle de PDG occupé par Larry Fink depuis la création de l’entreprise est en fait le modèle « le plus adapté et le plus efficient ». Ceci est considéré comme l’une des explications du succès de l’entreprise, allant du rendement de 9 000% garanti pour les actionnaires depuis son entrée à la bourse en 1999 à ses nombreuses acquisitions réalisées au cours des années.
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