La Brooklyn Tower, affectueusement baptisée « Sauron » par les résidents locaux en référence au Seigneur des Anneaux, donne des frissons avec son design monolithique en acier noir qui s’élève à 325 mètres et 93 étages dans le ciel. De manière unique, c’est l’unique gratte-ciel de taille géante à New York qui n’est pas à Manhattan, ce qui intimide non seulement les habitants, mais aussi les investisseurs immobiliers. Après le défaut de remboursement d’un investisseur, la tour devrait être mise aux enchères le 10 juin.
Cependant, la Brooklyn Tower n’est pas la seule à être confrontée à des difficultés suite à la crise post-Covid-19. L’immobilier de bureau américain est dans une situation critique. La dernière analyse de Moody’s révèle un taux alarmant de locaux commerciaux inoccupés aux E-U, approchant les 20 % au premier trimestre 2024 – un record qu’on n’ a pas vu depuis plus de trois décennies. C’est une réalité étonnante dans un pays dont l’économie est en pleine expansion, avec près de 303 000 nouveaux postes crées rien qu’en mars.
Cette crise immobilère est en partie due à la hausse des taux d’intérêt impactant les prêts immobiliers et par conséquent, le montant des loyers. Cependant, la cause principale pourrait être attribuée aux emplois en télétravail devenus de plus en plus populaires les vendredis. Selon Kastle, environ 60% des employés fréquentent encore les bureaux dans les dix plus grandes villes américaines, laissant de nombreux bureaux vides. L’immobilier de bureau est devenu, malgré lui, la victime de ces « Vendredi en télétravail ».
Le pourcentage chute à 30% les vendredis (le jour le plus chargé étant le mardi), d’après le businessman Barry Diller. Dans une interview sur CNBC le 4 avril, il a exprimé son étonnement en déclarant que nous nous dirigeons progressivement vers une semaine de travail qui n’inclura pas nécessairement le vendredi, l’idée étant que ce jour-là soit passé à la maison. Il est nécessaire de gérer ce désordre. L’une des méthodes pour ce faire, tout en garantissant que les sociétés en tirent profit, consiste à réduire les espaces de bureau. Cette révolution discrète est en grande partie due à l’absence de chômage et il y a de fortes chances qu’elle s’installe durablement dans la société, et pas uniquement aux États-Unis.
Laisser un commentaire