Le groupe Warner Music a annoncé, à la surprise de tous, qu’il ne soumettrait pas d’offre pour acquérir Believe. Cette annonce a été faite ce samedi 6 avril, même avant d’avoir fait leur entrée formelle dans le processus d’acquisition. Même si le groupe de musique numérique avait donné jusqu’au dimanche 7 avril minuit pour faire une proposition d’achat, Warner a préféré se retirer du jeu.
Cette décision laisse une opportunité à Denis Ladegaillerie, le PDG et fondateur de Believe, ainsi qu’aux fonds d’investissement TCV et EQT X. Ces derniers avaient déjà annoncé leur intérêt pour Believe le 12 février, proposant 15 euros par action, soit près de 1,5 milliard d’euros. Même si la Bourse espérait une surenchère, l’action de Believe avait clôturé à 16,50 euros le vendredi 5 avril, proche des 17 euros que Warner était prêt à offrir pour une offre publique d’achat potentielle.
Le label américain, dont le principal actionnaire est l’homme d’affaires anglo-américain Len Blavatnik, avait fait part de son intérêt pour Believe le 21 février. Warner avait alors eu accès à une « data room » durant quinze jours pour examiner les documents internes de l’entreprise. Cependant, d’après les informations reçues, Warner a justifié son retrait de l’acquisition de Believe en invoquant « certains risques » identifiés.
Cela reste à être résolu entièrement. D’abord et avant tout, se pose la question de la délistation de Believe. En effet, le consortium d’acquisition a signalé son intention d’acquérir la totalité du capital de la compagnie, une décision qui n’a pas plu aux petits actionnaires qui sont entrés lors de l’introduction en bourse en 2021. L’opération, effectuée au prix de 19,50 euros par action, s’avérerait une grande perte pour ces investisseurs s’ils étaient obligés de vendre à 15 euros. C’est d’autant plus choquant que la compagnie est en bonne santé.
Essai crucial
Sycomore AM, le gestionnaire, a appelé leurs équipiers à se mobiliser contre un retrait forcé. Ceci serait possible quand l’acheteur possède 90% d’une compagnie cotée. Selon une source proche du dossier, ces derniers jours, le consortium d’acquisition semblait renoncer à la délistation de Believe. Nous devons attendre pour voir si le départ de Warner les incite à maintenir leur intention de départ.
Alors que les gestionnaires prêts à participer aux introductions en bourse sont rares, ce cas représente un essai crucial pour la place financière de Paris. Les banquiers d’affaires ne cachent pas qu’ils examinent beaucoups de projets pour extraire les compagnies sous-évaluées de la cotation parisienne. L’historique boursier décevant de Believe n’est pas un cas atypique sur le marché de Paris, notamment dans la technologie. Le leader du cloud en Europe, OVHcloud, se vend en dessous de 11 euros, comparé à 18,50 euros lors de son introduction en bourse en octobre 2021. Quant à la plateforme de streaming, Deezer, elle est valorisée à 2 euros par action, comparée à 8,50 euros à ses débuts sur le marché en juillet 2022.
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