L’ébranlement sismique de 7,4 sur l’échelle de Richter, qui a secoué Taïwan le 3 avril, pourrait entraver la fabrication de semi-conducteurs, une activité phare de cet île du sud-est de la Chine. La ville de Hualien, située près de l’épicentre à l’est de Taïwan, a été la plus touchée, avec la dévastation de nombreux édifices, voies de communication et tunnels, causant un minimum de neuf décès et plus d’un millier de personnes blessées. Les usines des multinationales semi-conductrices de Taïwan, localisées sur la côte ouest, ont été moins violemment ébranlées.
Suite à l’immédiate évacuation de ses usines après les premières secousses, le leader mondial de l’industrie, TSMC, a repris son activité dès le mercredi après-midi. « Les dispositifs de sécurité de TSMC sont opérationnels. Pour garantir la sécurité de notre personnel, certaines usines ont été évacuées en respectant les procédures de l’entreprise. Nous sommes en train de déterminer les détails de l’impact », a déclaré l’entreprise dans un communiqué.
Selon une échelle asiatique des tremblements, le séisme qui a touché Hualien a atteint 6 sur 7, alors que Hsinchu, qui héberge une grande partie de l’industrie des semi-conducteurs et localisé à environ soixante kilomètres de Taipei, a ressenti des tremblements de 5, associés à de faibles dommages. Cependant, la précision nécessaire pour la production de puces électroniques est telle que toute petite vibration des machines pourrait causer la perte d’une production de puces en cours de réalisation. Il pourrait prendre un moment pour régler les machines par la suite.
Suite au séisme, les actions de TSMC et UMC, deux géants du secteur des semi-conducteurs, ont respectivement décliné de 1,3% et 1% en bourse. Cette baisse a également été observée dans d’autres entreprises technologiques taïwanaises telles que Foxconn et AU Optronics, exprimant les préoccupations des investisseurs quant à de possibles perturbations. Le courtier britannique IG Group souligne dans un rapport que de sérieux dommages aux fonderies de puces de Taïwan pourraient avoir un impact sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, mettant en évidence l’importance de réduire la dépendance à l’égard de Taïwan pour la production de ces composants.
En effet, le tremblement de terre met en lumière les dangers liés à la centralisation de la production de semi-conducteurs sur ce territoire, situé à l’intersection de deux plaques tectoniques. Taïwan est responsable de la production de 60% des puces à l’échelle mondiale et de 90% des puces les plus sophistiquées. Par ailleurs, l’île fait face à une autre menace, celle posée par la Chine, qui affiche clairement son intention de « réunifier » l’île, qu’elle perçoit comme étant une province dissidente, « par la force si nécessaire ».
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