Depuis deux décennies, chaque deuxième dimanche de juillet à 15h précises, des citoyens, individuels ou en groupe, élus inclus, bravent l’interdit et plongent dans les cours d’eau à travers l’Europe. Ils participent à ce qu’on appelle le « Big Jump » – une manifestation symbolique pour le droit de se baigner. Mais, en 2025, une transformation pourrait être observée sur les rives de la Seine et de la Marne en Ile-de-France. Les activistes, au lieu de protester, pourront fêter le retour de la baignade dans les deux principaux fleuves de la région. Le 21 mars, une réunion s’est tenue pour officialiser la nouvelle, présidée par Marc Guillaume, le préfet de région, Anne Hidalgo, maire de Paris du Parti socialiste, et Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris, appartenant aux Républicains. La liste des 32 sites de baignade, dont 27 dans la métropole, 4 en Essonne et 1 en Seine-et-Marne, a été finalisée en présence de nombreux élus. La baignade sera bientôt autorisée sur ces sites.
L’inventaire et l’étude de la faisabilité des baignades à Paris ont été réalisés par l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR). Les premiers sites susceptibles d’être ouverts pour la baignade pourraient être le pont de Grenelle, le pont de Bercy et le pont Marie à Paris, ainsi que certains lieux autour de la boucle de Saint-Maur-des-Fossés, en Val-de-Marne, où le trafic commercial est restreint sur la Marne passé le port de Bonneuil. La manifestation de cela pourrait redonner un sens à la « rue de la Baignade » et « rue de la Plage ».
Depuis plus de 100 ans, à la suite du décret préfectoral de 1923, la baignade est interdite dans la Seine. Entre la navigation dangereuse et la qualité douteuse de l’eau, les bains fluviaux sont devenus rares. Quant à la Marne, la baignade a été interdite en 1970. Malgré cela, les baignades non autorisées et l’organisation occasionnelle d’événements sportifs (comme le triathlon de Paris jusqu’en 2012, un plongeon de haut vol prévu pour 2023 et un test pour les JO) défient ces interdictions. Meaux, en Seine-et-Marne, sert d’exception depuis 2007, où les habitants profitent de baignades dans la Marne. Pourtant, l’accès à la rivière a largement été hors de portée pour le public en général. Les cabarets populaires qui faisaient danser les travailleurs pendant la Belle Époque sont maintenant plus présents dans les peintures du Musée d’Orsay que sur les berges de la rivière.
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