Marc Fesneau, le ministre de l’agriculture, n’a pas été accueilli chaleureusement lors du 78e congrès annuel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) à Dunkerque, le jeudi 28 mars. Dans l’amphithéâtre, les délégués du syndicat agricole avaient reçu des pancartes indiquant leurs régions d’origine et leurs diverses demandes, couvrant l’utilisation des pesticides aux NGT (nouvelles techniques génomiques, ou nouveaux OGM), en passant par un plan d’élevage et des stockages d’eau.
Cet événement a également servi de rappel des manifestations organisées en janvier et février. Les participants étaient censés recevoir le ministre en silence, mais malgré cela, des protestations ont éclaté brièvement avant d’être rapidement reprimées, et des claquements de pieds ont retenti dans la salle. D’autres protestations ont été exprimées à la fin du discours du ministre. Dix-neuf membres du conseil d’administration de la FNSEA étaient assis sur la scène derrière lui, dont une seule femme. C’était une nouveauté pour ce genre de rassemblement.
Dans ces circonstances, M. Fesneau, décrit comme un lapin capturé par un tas de chasseurs par un membre syndical, a délivré rapidement son discours. C’était peut-être sa façon de montrer que le gouvernement suit la cadence imposée par la FNSEA, qui le critique pour son manque de rythme ? Il a donc réitéré que le gouvernement avait « mis en place 62 puis 67 mesures », ajoutant que « ces dernières ne sont pas sorties de nulle part, elles résultent d’un dialogue avec vos dirigeants au niveau national », et précisant : « Je travaille avec vous ». Il est difficile de faire une déclaration plus claire sur la manière dont la FNSEA guide la politique agricole du gouvernement. Une « cogestion » souvent critiquée par d’autres syndicats agricoles, comme la Confédération Paysanne ou la Coordination Rurale.
Un peu plus tôt, Arnaud Rousseau, dirigeant du plus grand syndicat agricole français, avait critiqué « ceux qui ont recours au vieux discours sur la cogestion, nous à la FNSEA, nous proposons des initiatives, nous obtenons des progrès. Nous sommes fiers de ce que nous avons réalisé, nous ne comptons pas changer ». Avant le congrès, il avait déjà insisté auprès du gouvernement avec la déclaration : « pour les 62 mesures que le gouvernement a annoncées, nous voulons savoir : comment et quand ? ».
M. Fesneau a une fois de plus illustré toutes les actions entreprises en réponse à L’indignation du secteur agricole, en essayant de clarifier les échéances. En début de discours, il a mis en relief que, répondant au souhait de la FNSEA, l’agriculture sera prochainement reconnue comme un grand intérêt général dans la législation agricole à venir. Une telle reconnaissance renforcera le rôle de l’agriculture dans la gestion des problématiques environnementales au cours de la mise en œuvre de divers projets. Il a également indiqué que le projet de loi, après avoir été encore une fois reporté, sera finalement présenté le mercredi 3 avril en Conseil des ministres. Par la suite, il sera proposé à l’Assemblée nationale à la mi-mai et au Sénat lors de la deuxième moitié de juin.
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