Il est toujours important de se méfier des assurances données. Avant que Daniel Kretinsky, milliardaire tchèque, ne prenne contrôle sur Editis – le second plus grand groupe d’édition en France comprenant Plon, Julliard, Robert Laffont, et autres – son assistant principal, Denis Olivennes, insistait sur l’importance du « confort au travail » lors d’une rencontre du comité social et économique en avril 2023. Cependant, ces promesses ne semblaient pas s’appliquer aux membres du comité exécutif d’Editis.
D’après La Lettre du 27 mars, sept des douze membres ont été encouragés à packager leurs affaires. Ils étaient tous en place ou avaient été désignés par Michèle Benbunan, l’ex-directrice générale d’Editis, lorsque l’entreprise faisait encore partie du groupe Vivendi, dirigé par Vincent Bolloré. Depuis l’acquisition d’Editis en novembre 2023, les démissions de Michèle Benbunan, Laurent Mairot (directeur financier), Amélie Courty-Cayzac (chef des ressources humaines), Clément Pelletier (directeur du développement), Vincent Barbare (chef du département éducation du public et président d’Edi8) et Benjamin Tancrède (chef du numérique et de l’innovation) ont été confirmées. La démission de Pascale Launay (chef de communication et de la responsabilité des entreprises) a eu lieu la semaine passée.
En outre, trois membres du comité exécutif ont été rétrogradés suite à l’arrivée du nouvel investisseur. Après ce « massacre » à la Agatha Christie, Nicolas Gonçalvez, directeur de relations avec les éditeurs, et Marie-Claire Sangouard, directrice générale d’Interforum (une filiale de distribution et diffusion), sont les seuls membres originaux restant. Cette dernière est la seule à avoir rejoint le nouveau comité de direction, un « club des cinq », dirigé par Catherine Lucet, la nouvelle directrice générale.
Les problèmes de salaire
« L’entreprise est un cycle constant de départs et d’arrivées », avoue l’équipe de M. Kretinsky, en faisant remarquer qu’il est courant que le management change avec l’entrée d’un nouveau propriétaire. Ils insistent également sur le fait que 90 % des avancements dans la nouvelle structure organisationnelle sont effectués de l’intérieur.
Ce nettoyage approfondi rappel le mouvement dramatique opéré en 2014 par le directeur des grands magasins du groupe Galeries Lafayette, Nicolas Houzé, qui en moins d’un an, a démis tous les membres de son comité exécutif. Une manière radicale de faire table rase en éliminant les proches collaborateurs de son prédécesseur.
Au sein d’Editis, les syndicats expriment leur mécontentement, notamment Force Ouvrière (FO), de « n’être informé des changements à la direction que par les médias » et de « ne disposer d’aucune information concernant la stratégie du groupe ». Les négociations sur les salaires restent en suspens avec la direction, et FO n’éliminait pas, mercredi 27 mars, la possibilité d’une grève, la deuxième depuis novembre 2023.
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