L’impact très remarquable sur le côté du quadricoptère de petite taille équivaut à une pièce de 2 euros. Il a été causé par un laser d’une capacité de 2 kilowatts qui a fait tomber le drone comme une brique lors d’un exercice militaire à la base aérienne de Villacoublay dans les Yvelines. Afin de neutraliser cet appareil volant de 20 centimètres de long, pesant 600 grammes, qu’on peut trouver au prix de 400 euros sur le marché, on a dû utiliser le canon laser Helma-P de l’entreprise Cilas. Cet outil dont la tourelle pèse 80 kilos est estimé à environ 2 millions d’euros. C’est un exemple parfait de la nature asymétrique de la lutte contre les drones.
Le drone photographique capable de prendre des photos aériennes impressionnantes pour des utilisations récréatives s’est transformé en une « menace économique » presque insaisissable. Les images de la guerre en Ukraine et des zones de conflit au Haut-Karabakh et au Moyen-Orient montrent de petits drones – les mêmes que ceux des touristes – qui laissent tomber des explosifs sur l’ennemi, renforçant la crédibilité de cette nouvelle menace.
À présent, il est rare de voir un grand événement public ou une conférence internationale sans l’utilisation de technologies destinées à contrer l’infiltration de drones. Que ce soit pour prévenir une attaque terroriste ou pour gérer une éventuelle mise en scène effectuée par des activistes visant à interrompre les festivités, cela est devenu un souci majeur pour les organisateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) à Paris. La France est l’un des premiers pays à tirer la sonnette d’alarme et à encourager l’industrie à riposter.
Enjeux industriels
Cette prise de conscience s’est produite suite à l’inquiétude causée, fin 2014, quand des drones ont survolé sept centrales nucléaires. Ces incidents, qui n’ont jamais été résolus, et d’autres alertes liées à des aéroports, ont incité les autorités à prendre des mesures préventives face à ce risque multiforme.
Repérer et désactiver un dispositif à peine plus grand qu’un jouet qui peut s’éloigner de plusieurs kilomètres de son opérateur, ou même fonctionner selon un itinéraire préprogrammé, est un défi. Suite à un premier appel d’offres lancé en 2014 par le Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale (SGDSN, placé sous l’autorité du Premier ministre), l’approche des JOP a conduit à l’expansion et au développement du domaine de la lutte anti-drone.
Cet article se poursuit, mais il est réservé aux abonnés.