L’annonce du réaménagement de la direction de Boeing, qui a eu lieu le lundi 25 mars, notamment la démission du PDG Dave Calhoun, représente seulement le premier pas dans le rétablissement de l’avionneur américain. Suite aux deux accidents mortels des 737 MAX en 2018 et 2019, qui ont coûté la vie à 346 personnes, la société Boeing est confrontée à des crises financières et industrielles. Malgré une légère amélioration en 2023, la situation ne semble pas vouloir s’améliorer en 2024. Boeing est encore en train de payer les conséquences de l’accident du 5 janvier, où la porte d’un avion de la compagnie Alaska Airlines a été arrachée en plein vol. Au lieu de générer des profits, Boeing continue d’absorber des coûts importants. Le 20 mars, le directeur financier Brian West a révélé que entre 4 et 4,5 milliards de dollars seront « dépensés » pendant le premier trimestre de l’année seulement.
Cependant, ce sont moins les problèmes financiers que les problèmes industriels qui posent le plus de problèmes à l’avionneur. Deux des versions de son 737 MAX, la 7 et la 10, n’ont pas encore reçu la certification des autorités fédérales américaines de l’aviation. Pour obtenir cette approbation, Boeing devra présenter un plan convaincant pour résoudre définitivement ses problèmes de qualité de production dans les trois mois. En attendant, ses lignes de production marchent au ralenti, produisant seulement une trentaine de 737 MAX par mois. Parallèlement, l’écart se creuse avec Airbus, le leader mondial, qui produit cinquante A320, son concurrent moyen-courrier, chaque mois.
En raison de son incapacité à augmenter sa cadence de production, le constructeur aéronautique subit de nombreux retards dans ses livraisons. Cela a suscité le mécontentement de trois des plus grandes compagnies aériennes américaines : United Arlines, Southwest Airlines et American Airlines, qui sont parmi les plus gros clients du constructeur basé à Seattle (Washington). L’incapacité à respecter les délais de livraison leur aurait coûté le poste de son PDG. En conséquence, Scott Kirby, directeur général de United Airlines, envisage d’annuler sa énorme commande de 277 Boeing 737 MAX, plus 200 exemplaires supplémentaires en option, pour se tourner vers l’A321 Neo d’Airbus. Un tel changement serait un double désastre, tant sur le plan financier que sur le plan de l’image. En effet, en plus des milliards de dollars de pertes, United Airlines était la société qui a lancé l’avion.
Les membres abonnés peuvent encore lire 37.7% de cet article concernant le retour en forme d’Embraer.
Laisser un commentaire