Dans un contexte de perturbations géopolitiques, la Chine cherche à séduire les leaders des plus grosses entreprises de l’Ouest. On se demande cependant si les paroles d’accueil satisferont à les persuader. Les chefs de grandes entreprises mondiales, surtout les Américains, étaient présents le dimanche 24 et le lundi 25 mars au China Development Forum à Pékin.
Depuis 2000, ce forum est utilisé par le gouvernement chinois pour dévoiler ses objectifs économiques à la communauté d’affaires. En 2024, de grandes figures économiques globales comme Tim Cook d’Apple, Albert Bourla de Pfizer, ou Stephen Schwarzman, le créateur de Blackstone y étaient aussi présentes.
Ces personnalités influentes ont pu écouter un discours du premier ministre, Li Qiang, leur présentant la récente doctrine économique chinoise. Les « nouvelles forces productives » comme leur nom l’explique, s’orientent plus vers la production plutôt que la consommation, quand de nombreux économistes pensent que c’est en réalité la consommation qui devrait être davantage soutenue afin de stimuler l’économie chinoise.
L’augmentation de la production interne est déjà source de frictions commerciales. Cela inclut l’Occident, et particulièrement l’Union européenne qui est actuellement en train d’enquêter sur les subventions de divers niveaux du gouvernement chinois aux fabricants de voitures électriques, avant de probablement imposer des taxes douanières plus tard dans l’année. Néanmoins, ce n’est pas le seul conflit : en début mars, le Brésil a commencé une enquête antidumping sur les importations d’acier chinois.
Kristalina Georgieva, la Directrice Générale du Fonds Monétaire International, a saisi cette opportunité pour avertir que « La Chine est à un carrefour ». Elle suggère de renforcer le filet social pour les familles chinoises pour leur permettre de consommer plus, ainsi que de donner plus d’importance au secteur privé.
Les dirigeants n’ont pas eu leur habituelle rencontre privée et approfondie avec le Premier ministre, comme dans les années précédentes. Au lieu de cela, le Wall Street Journal rapporte que certains pourraient être accueillis par le président Xi Jinping, ce mercredi 27 mars. Ce changement transmet un double message.
D’une part, cela montre que les préoccupations des entreprises internationales sont prises en compte au plus haut échelon. D’autre part, si cette rencontre devait avoir lieu, cela serait une preuve supplémentaire de la centralisation extrême du pouvoir en Chine, un an après le début du troisième mandat de Xi.
La Chine a attiré 215 milliards de yuans (soit 27,5 milliards d’euros) en investissements étrangers sur les deux premiers mois de 2024, soit une baisse de 19,9 % par rapport à la même période de l’année précédente, selon les chiffres publiés le vendredi 22 mars par le ministère du Commerce.
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