Catégories: Economie
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21 mars 2024 13 h 06 min

Multiplication des fermetures de stations-service

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Pour la majorité des conducteurs, le changement n’est pas facile à percevoir. Néanmoins, dans certaines régions rurales, il devient de plus en plus complexe de trouver une station-service. Affectées par l’inflation et l’opposition des supermarchés, 122 stations-service traditionnelles ont cessé leurs activités en 2023, d’après le rapport annuel de l’Union française des industries pétrolières, publié le 12 mars, et ce nombre s’élève à 234 sur les quatre dernières années. À ce jour, il reste 5 673 stations-service traditionnelles et 5 247 associées à des supermarchés et centres commerciaux, représentant respectivement 38 % et 62 % du marché en volume.

« La concurrence des supermarchés fait partie de notre réalité depuis la libéralisation des prix du carburant dans les années 1980 », déclare Francis Pousse, président de la filière distribution de carburants chez Mobilians. Toutefois, cette situation s’est intensifiée ces deux dernières années. Dans un environnement économique marqué par une inflation importante des produits énergétiques, les grands distributeurs ont augmenté les ventes à prix coûtant en 2023. « Ils utilisent le carburant comme produit d’appât », souligne M. Pousse.

Les stations-service indépendantes ont du mal à égaler ces prix. « Étant donné qu’ils distribuent de petits volumes, leur position d’achat est moins avantageuse », explique M. Pousse. Ceux qui sont en location-gérance (plus d’un quart des indépendants) sont également contraints de vendre à des prix fixés par la compagnie pétrolière à laquelle ils louent leur fond de commerce.

Stations de recharge pour voitures électriques.

Selon une étude menée par le cabinet Xerfi début 2024, il a été constaté que le chiffre d’affaires des distributeurs de carburants est en baisse, avec une diminution de 4 % prévue pour 2024, suite à une diminution de 6 % l’année précédente. M. Pousse suggère que pour survivre, ces compagnies doivent diversifier leurs services. Cela pourrait inclure l’installation de stations de recharge pour véhicules électriques, l’échange de batteries pour vélos électriques, la livraison de colis, la vente de billets de train, et la distribution de produits locaux.

De plus, l’Agence de la transition écologique soutient financièrement ce virage vert en finançant 70 % des coûts liés à l’installation de bornes de recharge électriques dans les stations-service non affiliées, spécifiquement celles situées en zones rurales ou intermédiaires. Cependant, le calcul de la rentabilité de ce modèle économique reste complexe, surtout dans les régions rurales peu fréquentées. Les recharges se feront principalement à la maison ou au travail, et moins lors des déplacements, compte tenu du temps nécessaire pour recharger, qui varie entre vingt et trente minutes.

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