Au début de l’année, la protestation du secteur agricole a été déclenchée par plusieurs facteurs, dont les accords de libre-échange étaient particulièrement importants. Avec l’ouverture des débats sur la ratification du Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA), un accord de commerce entre l’Europe et le Canada, au Sénat le 21 mars, la discussion reprend avec force.
Pour les éleveurs de bovins, le résultat de ce débat critique doit être sans ambiguïté. La Fédération Nationale Bovine (FNB), sous-division spécialisée de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA), affirme que « cet accord représente le manque d’ambition de l’Europe pour son élevage, le soumettant à la concurrence injuste des viandes interdites à la production sur son propre territoire! ». Ils invitent tous les éleveurs à exprimer leur soutien à l’élevage de bovins familial français en s’opposant à cet accord.
L’inquiétude se porte sur les élevages canadiens qui favorisent l’utilisation d’accélérateurs de croissance à base d’antibiotiques et de farines animales pour nourrir leur cheptel. L’accord entre le Canada et l’Europe prévoit une allocation de 65 000 tonnes de viande de bœuf canadienne sans droits de douane. Patrick Bénézit, président de la FNB, craint que « La Commission européenne n’a pas spécifié que ce volume correspondait à des carcasses entières. Les Canadiens pourraient uniquement envoyer des aloyaux, les parties les plus prisées, déstabilisant encore plus le marché. Cela pourrait représenter 17% du marché européen de l’aloyau. ».
Il conteste la notion selon laquelle cet accord commercial comprend des « dispositions miroirs » capables d’exiger que les éleveurs canadiens suivent les mêmes pratiques que celles appliquées en Europe. Ces « dispositions ou clauses miroirs » visent à minimiser les déséquilibres compétitifs dus aux divers standards environnementaux, sanitaires, ou de traitement des animaux. Un réglement européen qui envisage d’interdire les importations de viande produite à l’aide de l’utilisation d’antibiotiques comme agents de croissance a effectivement été publié fin janvier. Cependant, sa mise en œuvre n’est pas prévue avant 2026, et les éleveurs le considèrent inefficace. Il se base, en effet, sur une simple démarche d’auto-déclaration et se limite à proposer des exemples de certificats devant être complétés par les vétérinaires. Il manque également l’acte exécutif qui liste les pays étrangers agréés. Il vous reste 48.42% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
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