Thomas Cazenave, le ministre délégué en charge des comptes publics, a indiqué le jeudi 21 mars que le déficit public prévu pour 2023 dépasserait les 5% du PIB, une valeur plus haute que l’objectif initial de 4,9% fixé par le gouvernement. Cazenave attribut ce dépassement à un nouveau contexte économique, tout en évitant de valider les informations du Monde qui anticipent un déficit d’environ 5,6% du PIB. Ce chiffre a été mentionné en début mars par le directeur du Trésor, Bertrand Dumont, lors d’une réunion interne. Cependant, Cazenave a insisté sur le fait que c’est l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) qui dévoilera officiellement le chiffre du déficit public de 2023 le mardi 26 mars. Début mars, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, avait prévenu que le déficit dépasserait « significativement » les 4,9% du PIB en 2023. L’objectif est tout de même de réduire le déficit à 4,4% en 2024.
En confirmant ces projections, le ministre chargé des comptes publics a donné plusieurs justifications : Le « ralentissement » économique en Chine, le conflit en Ukraine, et également les problèmes de « partenaires européens », tels que l’Allemagne, qui ont eu un « impact » sur la France, affectant la croissance et donc les revenus fiscaux. « C’est une sorte de changement de scénario pour nos finances publiques », a confirmé M. Cazenave. L’Etat a immédiatement réagi. Nous avons diminué les dépenses de l’État de 10 milliards d’euros pour nous adapter à ce nouvel environnement international. »
Alors, avec ces circonstances, atteindre un déficit de 4,4% en 2024 semble un défi. Le ministre responsable des comptes publics s’est contenté d’indiquer que le gouvernement aurait « l’opportunité de présenter [son] plan de stabilité, c’est-à-dire [ses] projections à la Commission européenne ».
« Et nous devrons bien sûr prendre en compte que, pour l’année 2023, le déficit sera plus important que prévu et surtout, en réalité, prendre en compte le nouveau contexte économique », a-t-il annoncé.