Lors de périodes de chaleur intense, l’automobile est plus séduisante que les autres moyens de transport en raison de sa climatisation, selon une étude réalisée par le cabinet de conseil 6t bureau de recherche en collaboration avec l’Agence de la transition écologique Ademe. Le rapport est basé sur 7 000 interviews réalisées en ligne et par téléphone.
L’étude révèle que lorsqu’il fait trop chaud, les gens tendent à réduire leurs déplacements: « Trois personnes sur quatre modifient significativement leurs activités et leurs mouvements. » Cependant, c’est la voiture personnelle qui est le moins impactée par ces changements, avec seulement 27% des personnes interrogées disant qu’elles l’utilisent moins pendant les vagues de chaleur, mais 16% l’utilisent davantage. Pour les transports publics, ces chiffres sont respectivement de 39% et 3%; pour le vélo non motorisé, de 55% et 13%; et pour la marche, de 55% et 9%.
Les vélos électriques facilitent un peu la vie des usagers lors des canicules, 26% des personnes utilisant plus ce mode de transport, contre 40% moins. Le cabinet de conseil se demande comment briser le cercle vicieux de la dépendance automobile face au réchauffement climatique.
Michel Lussault, directeur de l’Ecole urbaine de Lyon, n’est pas étonné par ces résultats. Il dit que l’automobile est considérée comme une extension de la maison, une bulle de confort et de protection. Il mentionne que certains rapports aux États-Unis indiquent que pendant les canicules, les personnes dont les maisons ne sont pas climatisées prennent leur voiture pour se rafraîchir. Il ajoute que les fabricants de voitures ont également une part de responsabilité en essayant de maximiser le confort et le plaisir dans l’espace de la voiture.
« Une possible diminution du trafic pendant les heures de pointe » Selon Nicolas Louvet, fondateur de 6t, une des mesures envisageables pourrait être d’inscrire « la climatisation des transports publics comme une obligation ». De plus, il suggère la création d’une taxe sur l’utilisation de la climatisation dans les voitures. Cependant, l’aspect qu’il a principalement retenu de son étude est « une perspective encourageante »: « Il est possible de réduire le trafic pendant les heures de pointe ».
En effet, pendant les journées de forte chaleur, 20 % des personnes interrogées dans l’étude décident d’avancer leurs activités à plus tôt dans la journée tandis que 12 % choisissent de les reporter. Ce qui équivaut à « un tiers des déplacements qui sont réorganisés, ce qui entraîne une diminution de la circulation pendant les heures de pointe », selon le rapport. Cette réorganisation concerne principalement les activités de loisirs, comme les promenades, les exercices physiques ou les visites à la famille ou aux amis, des activités « libres, mais essentielles à la vie sociale et au bonheur des personnes ».
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