Le 19 mars, le gouvernement du Royaume-Uni a dévoilé un projet de loi visant à instaurer un régulateur pour le football anglais. Il vise à améliorer la viabilité financière des clubs, surtout dans les ligues inférieures, éloigner les « propriétaires immoraux » et préserver l’histoire et la culture des anciennes équipes.
Malgré plus de 150 ans d’autogestion, et malgré une renommée mondiale marquée – la Premier League est le championnat le plus suivi dans le monde, les stades anglais sont souvent pleins – l’idée d’un régulateur a été stimulée par le choc suscité en 2021 par l’idée de créer une «Superleague européenne».
Ce projet, soutenu notamment par le Real Madrid, cherchait à établir une ligue européenne partiellement «fermée», où certains clubs fondateurs auraient été à l’abri de la relégation, à l’image des sports américains. Cet essai a suscité l’indignation au Royaume-Uni : des fans de football sont descendus dans les rues et l’ancien premier ministre, Boris Johnson, s’était engagé à agir.
Deux faillites
Maintenant, trois ans et un livre blanc plus tard, le régulateur est proche de voir le jour. Les nouvelles règles banniront tout projet de ligue fermée, mettant ainsi un terme définitif à la Superleague européenne. Mais en enquêtant sur le football, les autorités britanniques ont dévoilé beaucoup d’autres problèmes affectant les ligues inférieures. Dans les dernières années, deux clubs – Bury et Macclesfield Town – ont fait faillite, provoquant la fureur des fans de ces équipes fondées au XIXe siècle.
Afin de pallier ces déviances, le nouveau gardien surveillera les cinq premières échelles du football, de la Premier League à la National League, avec la tâche de gérer plus efficacement la distribution des revenus. Pendant quelques années maintenant, la Premier League et les échelles inférieures n’ont pas su s’entendre sur ce sujet. Si les pourparlers continuent de rencontrer des impasses, le gardien aura le droit d’intervenir et de prendre une décision.
L’idée est de remédier à l’énorme déséquilibre économique présente dans les niveaux inférieurs du football anglais. Les clubs, dans leur tentative désespérée d’intégrer la Premier League, qui promet des revenus considérables, dépensent sans limitation, courant ainsi le risque de l’insolvabilité. Pour le championship (le deuxième rang), les salaires des joueurs sont en moyenne de 125% par rapport au chiffre d’affaires du club. L’ensemble des équipes des deux premières échelles ont une dette nette de 5,9 milliards de livres (6,9 milliards d’euros).
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