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« Nvidia capitalise sur la révolution IA »

Il fut un temps où Nvidia était presque inconnue, reconnue principalement par les passionnés de jeux vidéo. Fondée en 1993 par Jensen Huang, la société se démarquait par ses cartes graphiques (GPU) hautement performantes, très prisées par les gamers. Nvidia fait maintenant partie des entreprises les plus prospères au monde, avec une capitalisation boursière de 2 200 milliards de dollars (2 021 milliards d’euros) — soit deux fois plus que Meta, le groupe propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp, et surpassant celle de Google et d’Amazon. En à peine plus de neuf mois, grâce à l’explosion de l’intelligence artificielle (IA), elle a vu sa valeur passer de 1 000 milliards de dollars (fin mai 2023) à 2 000 milliards (début mars 2024). Aujourd’hui, ses aspirations vont bien au-delà du secteur du jeu vidéo.

Ceci est illustré par sa dernière conférence annuelle qui s’est tenue le lundi 18 mars au SAP Center, à San Jose, Californie, dans un auditorium de 18 000 places, digne de célébrités telle que Justin Timberlake, qui se produira en mai. « J’espère que vous réalisez que ceci n’est pas un concert, c’est une conférence pour les développeurs », plaisanta M. Huang dans son discours d’ouverture. Durant les deux heures qu’il passa seul sur scène, le PDG de 61 ans a parlé des différentes industries que l’IA – et par extension Nvidia, qui cherche à en être le leader – viendrait révolutionner, de la santé à l’industrie en passant par la prédiction du changement climatique ou la robotique.

L’équipe en interne qualifie cette conférence comme la plus significative jamais organisée par l’entreprise. M. Huang avait déjà souligné en février dernier, lors de la présentation des résultats financiers de la compagnie, que la prochaine année serait caractérisée par de grands lancements de produits et des innovations majeures qui propulseraient l’industrie vers une nouvelle direction.

Nvidia a respecté sa promesse. Lundi, l’entreprise a dévoilé de nouveaux processeurs beaucoup plus puissants que les très prisés H100 du marché. Ces derniers, même avec un prix unitaire de 40 000 dollars, ont fréquemment connu des ruptures de stock en raison de leur forte demande, en particulier par les géants du secteur comme Gafam. Elon Musk, le PDG de Tesla, avait même plaisanté en mai 2023 en affirmant qu’il était plus difficile de se procurer ces composants que de la drogue.

Ces nouveaux processeurs de Nvidia sont destinés à l’intelligence artificielle générative, capable de concurrencer les humains dans la création de textes, d’images ou de codes. Ils relèveront le défi de la demande croissante en calculs. Nvidia est convaincu que les besoins de ses clients deviendront de plus en plus sophistiqués et les nouvelles cartes graphiques, nommées « Blackwell » en hommage au premier universitaire afro-américain membre de la National Academy of Sciences, offriront des performances bien supérieures à celles de la génération précédente.

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