« La présence de fourrure dans nos pages et sur nos supports numériques n’est plus en phase avec nos valeurs, ni avec celles de nos lecteurs ».
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Pour « promouvoir une industrie de la mode plus humaine », la fourrure animale va disparaître de toutes les éditions et plateformes du magazine de mode Elle, a annoncé jeudi la publication.
Elle magazine : plus de fourrure dans le contenu éditorial et la publicité
Elle est le premier grand magazine de mode au monde à annoncer une telle décision. La fourrure sera non seulement interdite dans son contenu éditorial, mais aussi dans ses espaces publicitaires.
« La présence de fourrure dans nos pages et sur nos supports numériques n’est plus en phase avec nos valeurs, ni avec celles de nos lecteurs », a déclaré Valeria Bessolo Llopiz, vice-présidente et directrice internationale de la publication, propriété du groupe français Lagardère.
« Nous sommes dans une nouvelle ère et la ‘gen Z‘, qui est la cible privilégiée de la mode et du luxe, a de très grandes attentes en termes de durabilité et d’éthique » a-t-elle ensuite expliqué à l’AFP, faisant référence à la génération née à la fin des années 1990.
Fini la fourrure d’ici 2023
Les 45 éditions de la publication, qui compte 33 millions de lecteurs et 100 millions de visiteurs par mois sur Internet, se sont engagées à exclure la fourrure. Treize d’entre eux le font déjà, 20 l’appliqueront au 1er janvier et les autres au début de 2023.
Pas seulement le magazine Elle
« La promotion de la fourrure appartient aux vieux numéros de magazines de mode d’antan », a aussi estimé auprès de l’AFP la directrice de PETA UK, Elisa Allen.
Cette organisation de défense des animaux « félicite les principales publications actuelles – dont British Vogue, InStyle USA, Cosmopolitan UK et le tout nouveau Vogue Scandinavia – pour avoir exclu la fourrure de leur contenu éditorial, et nous n’avons aucun doute qu’elles élargiront cette mesure à la publicité », a-t-elle ajouté.
Cette tendance à délaisser la fourrure se développe dans le secteur de la mode
En effet, la fourrure a été interdite sur les podiums des défilés de mode d’Amsterdam, d’Oslo, de Melbourne et d’Helsinki (qui ont également exclu le cuir).
D’ailleurs, de plus en plus de marques prennent cette décision : les Italiens Gucci, Versace et Prada, les Britanniques Burberry, Vivienne Westwood et Alexander McQueen, les Américains Donna Karan, DKNY et Michael Kors et les Français Jean-Paul Gaultier et Balenciaga.
L’influence de l’opinion publique est importante
En 2020, un sondage Research Co a montré que 71 % des Américains s’opposent à l’abattage des animaux pour leur fourrure. Par ailleurs, un sondage YouGov a montré que 93 % des Britanniques refusent de porter de la fourrure.
Même en France, 9 personnes sur 10 sont contre le commerce de la fourrure, selon un sondage IFOP pour la Fondation 30 Millions d’Amis.
Le désaccord de l’industrie de la fourrure
Il est clair que l’industrie de la fourrure n’est pas du tout heureuse de cette situation.
Entre autres, la Fédération française de l’industrie de la fourrure a déclaré jeudi qu’elle « envisageait de poursuivre » la plateforme du magazine Elle pour « refus de vente », critiquant la « discrimination à l’égard des annonceurs ».
L’accusation est que les décisions des concepteurs et des consommateurs sont dues à « la pression de mouvements radicaux ».
En outre, l’ensemble de l’industrie de la fourrure dénonce le remplacement de ce produit naturel par des peaux synthétiques fabriquées à partir de matières plastiques, qui sont nocives pour l’environnement.
Cependant, il est important de se rappeler la grande souffrance que l’industrie de la fourrure apporte au règne animal.
« Cette annonce va déclencher un changement positif dans l’ensemble de l’industrie de la mode et peut potentiellement sauver d’innombrables animaux d’une vie de souffrance et d’une mort cruelle », a déclaré PF Smith, responsable de la mode de la branche américaine de l’ONG Human Society International.
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