La vague de soulèvements populaires en Afrique du Nord et au Moyen–Orient inquiètent les marchés.
Outre le ralentissement de la production en Libye, plus de 50% pour le groupe italien ENI premier producteur étranger dans le pays, les incertitudes sur l’évolution de la situation à Bahreïn et en Egypte alimentent la crainte d’une pénurie alors qu’une contagion de la contestation à l’Arabie saoudite ne peut pas être exclue.
Quand les producteurs de pétrole s’enrhument c’est toute l’économie mondiale qui tousse.
C’est sans doute pourquoi la banque Goldman Sachs pointe tout à la fois les risques de perturbation et le niveau très élevé des stocks mondiaux.
L’Egypte qui abrite deux routes stratégiques pour l’acheminement du brut pompé dans les pays du Golfe, le canal de Suez et l’oléoduc Suez-Méditerranée reste la clé de l’évolution de la situation.
Toutefois derrière la crise ponctuelle liée à des revendications démocratiques, Wikileaks pointe du doigt le tabou qui entoure la réalité des réserves mondiales de pétrole.
Jusqu’à présent, l’Arabie Saoudite, qui dispose du cinquième des réserves de la planète, était présentée comme le seul producteur mondial majeur qui puisse encore augmenter substantiellement son niveau de production de brut dans les années et les décennies à venir.
Or, si les documents écrits entre 2007 et 2009 par la représentation diplomatique américaine à Riyad et décortiqués par The Guardian sont exacts, cette potentialité n’existerait pas.
L’Arabie Saoudite 1er producteur et exportateur mondial de pétrole serait donc dans l’incapacité de jouer sur son niveau de production pour limiter la hausse des cours dans les années à venir.
Le peak-oil serait plus proche que jamais.
Ce type de mesure serait-il envisageable en France ?