Dans le but d’égayer votre automne, nos chroniqueurs experts en BD, manga et comics de Le Monde ont préparé pour vous une sélection de 15 albums. Cette sélection se compose d’une biographie d’un innovateur, d’une adaptation d’une classique œuvre de Victor Hugo et d’une chronique sur l’isolement social.
Dans la sélection figure une nouvelle œuvre de l’auteur québécois connu, Guy Delisle, plus reconnu pour ses œuvres racontant son parcours d’expatrié. Cette fois-ci, il s’est attelé à la représentation de la vie fascinante d’Eadweard Muybridge (1830-1904). Muybridge, un britannique qui a immigré aux États-Unis à l’âge de 25 ans, est principalement reconnu pour ses séries de photographies capturant un cheval en mouvement.
Grâce à la richesse du magnat du chemin de fer, Leland Stanford, Muybridge a pu suivre les avancements scientifiques de son époque et réussir à capturer le moment critique où tous les membres du cheval sont en l’air en même temps. Sa biographie, y compris son assassinat de l’amant de sa femme, permet d’explorer le monde compétitif des inventions et retrace l’histoire de la photographie, du daguerréotype au cinématographe des frères Lumière, en incluant la tendance bizarre pour des portraits post-mortem.
L’album de Guy Delisle est publié par Delcourt, contient 208 pages et coûte 24,50 €.
« Erostrate » : le bûcher de la vanité » est également inclus parmi la sélection.
« Jean-Paul Sartre, dans son recueil Le Mur publié en 1939, raconte l’histoire d’Erostrate, un incendiaire dont l’acte notoire reste gravé dans les souvenirs historiques deux mille ans après la destruction du temple d’Artémis à Ephèse. En revanche, l’identité de l’architecte qui a conçu le temple est tombée dans l’oubli. L’acte d’Erostrate était une tentative d’acquisition de célébrité, qui selon le récit, s’est avérée être une décision plutôt judicieuse. Le fameux incendiaire et son histoire ont depuis été immortalisés sous forme de mythe, qui a été revisité par Martin Veyron avec humour et légèreté. Dans l’ouvrage de Veyron, les personnages sont extravagants et parlent avec une familiarité recevable, transformant ces figures de pierre en sociables interlocuteurs d’une conversation philosophique moderne. Le livre de Veyron, publié par Dargaud, compte 216 pages et coûte 30 €.
Un autre livre, « Les Travailleurs de la mer », bien que moins connu que « Les Misérables » ou « Notre-Dame de Paris », a été écrit par Victor Hugo pendant son exil en Angleterre. Le roman trace la lutte de Gilliatt, un jeune pêcheur audacieux, qui s’aventure en mer pour retrouver le précieux moteur de La Durande, le steamer de Mess Lethierry. L’opulent propriétaire a promis la main de sa nièce, Déruchette, à celui qui réussira à récupérer l’appareil. Cependant, le reste de cette histoire est réservé aux abonnés et constitue 83.11% du récit total. »
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