Catégories: Culture
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26 octobre 2024 16 h 47 min

Les multiples facettes de Jason Schwartzman, acteur

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Plongé dans une profonde détresse, Ben Gottlieb fait une chose que personne dans sa situation ne devrait faire, il s' »auto-cherche » sur Google. Les résultats de sa recherche ne sont pas très encourageants, car il n’apparaît qu’après des centaines d’occurrences dédiées à d’autres Ben Gottlieb. Son histoire personnelle n’est pas particulièrement attirante pour Google : cet homme, une figure éminente d’une synagogue proche de New York, a perdu la voix et la foi depuis le décès de sa femme suite à une malheureuse chute. Cependant, cela est suffisant pour Nathan Silver qui a fait de ce Ben Gottlieb le personnage principal de son impressionnant dixième film, Carla et moi, qui est en salle depuis le 23 octobre.

L’acteur qui l’incarne, Jason Schwartzman, a lui aussi beaucoup d’homonymes parfaits. Parmi eux, un auteur de New York qui se plaint régulièrement de la difficulté de partager son nom avec un acteur aussi célèbre depuis que Wes Anderson l’a propulsé au sommet par Rushmore (1998). Quand on lui a dit, l’Américain est stupéfait. « D’autres Jason Schwartzman ? Vous vous moquez de moi ? », dit-il lorsqu’il était à Paris en fin octobre. « L’autre Jason Schwartzman, c’est moi ! »

La plaisanterie est plus sérieuse qu’il n’y parait : descendant d’une des familles les plus influentes du cinéma – il est le fils de l’actrice Talia Shire, le neveu du cinéaste Francis Ford Coppola, le cousin des réalisateurs Sofia et Roman Coppola, et jongle depuis un quart de siècle entre ses rôles de musicien, scénariste, producteur et acteur – on pourrait facilement, si on se trouvait à sa place, être tourmenté par des problèmes d’identité.

À 44 ans, Jason Schwartzman, un véritable vétéran hollywoodien, combat l’angoisse par l’action. Il navigue dans une multitude de rôles d’acteur, assume plusieurs identités et fait preuve d’une activité et d’une curiosité incessantes. Selon l’acteur français Damien Bonnard, qui a tissé des liens d’amitié avec lui sur le tournage d’Asteroid City (2023) de Wes Anderson, Schwartzman était constamment actif. Dans sa chambre, il ramassait des objets et s’occupait à faire de la musique, dessiner et sculpter des balles de tennis en papier mâché. Chaque matin, il semblait s’émerveiller de chaque chose, comme si c’était une nouvelle découverte.

Schwartzman doit sa participation dans le film Carla et moi à Bonnard. Le réalisateur américain, Nathan Silver, avait rédigé le scénario en pensant à Schwartzman, qu’il admire pour sa rapidité d’esprit, son habileté à faire des blagues piquantes au moment opportun et sa nature curieuse. Cependant, l’agent de Schwartzman n’a pas répondu à l’e-mail de Silver. Par conséquent, Silver a partagé cela avec Bonnard, qu’il avait dirigé dans le film « C’est qui cette fille ? » (2017) et qui était assez proche pour célébrer son mariage. Bonnard a confirmé qu’il avait pris l’initiative d’appeler Schwartzman et lui a recommandé de lire le scénario, tout en précisant avec humilité qu’il n’a pas l’habitude de faire ça.