Catégories: Culture
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25 octobre 2024 17 h 44 min

Sélection Albums: Artistes Variés

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Alice Ader donne vie à « Chimères », un album qui mélange les œuvres de Franz Liszt et Philippe Hersant. Le disque lui-même est une chimère, alliant les œuvres énigmatiques de ces deux compositeurs, tout en cherchant à créer un échange imaginaire entre eux. Leurs langages musicaux se mélangent, effaçant les frontières entre le tonal et l’atonal.

Le parcours de Liszt vers l’austérité est mis en évidence, ainsi que l’expression personnelle manifeste de Hersant. Ader, connue pour sa maîtrise des deux styles, commence son album avec une pièce de Liszt extrêmement audacieuse, « La lugubre Gondole I », interprétée avec un certain contrôle. Elle contraste ensuite cette performance avec une vive démonstration de passion à travers « In Black » de Hersant. Cette pièce rappelle l’engagement inflexible de personnalités musicales telles que Dmitri Chostakovitch et Olivier Greif.

Après ces deux performances puissantes, l’album se calme avec des morceaux plus poétiques de Liszt comme « Nuages gris » et « En rêve » et de Hersant tels que « Fleuve d’oubli » et « Paradise Lost ». Certes, l’attrait de l’album demeure, mais la plénitude a quelque peu diminué. Selon Pierre Gervasoni, cette œuvre est complétée par les performances de Eric Legnini, Bojan Z, Pierre de Bethmann, et Baptiste Trotignon dans « PianoForte ».

Sous les doigts talentueux de quatre pianistes, Eric Legnini, Bojan Z, Pierre de Bethmann et Baptiste Trotignon, quatre instruments résonnent, deux pianos acoustiques et deux pianos électriques modèle Fender Rhodes. Ils mettent en exergue leur expertise de divers univers musicaux tels que le jazz, le classique, le bop et la soul. En revisitant des morceaux classiques comme Poinciana, célèbre grâce à Ahmad Jamal, Aguas de março par Antonio Carlos Jobim, Take The « A » Train par Billy Strayhorn pour Duke Ellington, et Mercy, Mercy, Mercy par Joe Zawinul, ils élargissent notre appréciation de ces œuvres. Leur repertoire comprend également des pièces moins connues comme Cornfield Chase, le sombre morceau répétitif d’Hans Zimmer pour le film Interstellar (2014) de Christopher Nolan ou Um Anjo, par le guitariste Egberto Gismonti. La coopération est la clé de leur réussite, chaque musicien pouvant adopter différents rôles, tels que le rythme, le thème principal ou la partie soliste, sans qu’aucun ne cherche à dominer. Ensemble, ils suscitent une expression toute en beauté et sensibilité. Cette description est l’oeuvre de Sylvain Siclier pour Artwork Records/PIAS. – Pixies, The Night the Zombies Came.

Dans leur dixième album consécutif à leur regroupement en 2004, les « lutins » de Boston inaugurent un nouveau chapitre. Ils accueillent une bassiste novice, Emma Richardson (Band of Skulls), qui remplace Paz Lenchantin, ayant eu du mal à remplacer l’originelle Kim Deal. Cette fois-ci, les vétérans Black Francis (guitariste/ chanteur), Joey Santiago (guitariste) et David Lovering (batteur) ont decidé de ralentir leur tempo dans la moitié de leurs titres. Black Francis fait une présentation acoustique et révérbérée, sensiblement émanante dès Primrose, et révèle un spleen de surf-pop sur Mercy Me, Chicken et Jane, en veine spectorienne, ainsi que Kings of the Prairie, un hommage à la vie en tournée. Malheureusement, la seconde moitié punk rock de l’album, à part l’efficiente Hypnotised, semble fade (You’re So Impatient, Motoroller, Oyster Beds …). Cela porte atteinte à l’équilibre de l’album The Night the Zombies Came, amenant à regretter la folie de Trompe le Monde (1991) ou les mélodies inventives de Doolittle (1989). Franck Colombani
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