Astérion le Minotaure, l’Ariane arachnéenne, et maintenant, la scorpionne Lilith avec son visage féminin préparent leur déambulation dans les rues de Toulouse. Les monstrueuses entités de la Compagnie La Machine feront leur défilé du vendredi 25 au dimanche 27 octobre, pour la deuxième édition de ‘Le Gardien du temple. La porte des ténèbres’. En 2018, le Minotaure et l’Araignée avaient animé la ville pendant quatre jours, captivant plus de 900 000 personnes. Conçues par l’esprit créatif de François Delarozière, le directeur artistique de la compagnie qui s’est établie à Nantes après avoir laissé Toulouse à la fin des années 80, ces »chimères », selon ses propres termes, se promèneront depuis le centre-ville jusqu’aux quais de la Garonne, selon un plan dévoilé petit à petit.
« C’est crucial que les gens se déplacent, explorent, découvrent les créatures et regardent en haut « , souligne celui qui gère chaque étape du processus, des premiers croquis aux constructions complexes, jusqu’à leur parcours. C’est ainsi que dès le vendredi matin, Astérion, Ariane et Lilith débuteront une danse citadine marquée par l’hell et l’obscurité, un sujet qui a rencontré l’opposition des catholiques conservateurs de la ville. « Libérée par Hadès, le souverain de l’enfer, Lilith vagabonde de ville en ville à la recherche des âmes pécheresses », explique le programme. Au cours de son voyage, Lilith devrait croiser le Minotaure et Ariane, avant le grand fin sur les quais de la Garonne.
Une marche lente et hypnotisante.
Depuis une semaine, les travailleurs se hâtent et pratiquent sur les voies de l’ancienne plate-forme d’aviation de Montaudran, le même endroit où la Halle de La Machine a été érigée en 2018. Pour opérer ces trois gigantesques êtres mécaniques, qui mesurent plus de 10 mètres et pèsent 38 tonnes, une multitude de professions doit collaborer. Environ 192 professionnels du spectacle, 140 volontaires et 800 fonctionnaires de la ville seront mobilisés pour animer le spectacle ou gérer la foule. Lilith, une de ces créatures, requiert 19 « opérateurs », positionnés sur ou au-dessous de la machine. Pour établir une zone de sécurité pendant les parades, une centaine de volontaires, appelés « patators », se chargeront de maintenir le public à une distance sûre.
Pendant ce temps, Gaëlle Choveau, la costumière, et son équipe de vingt personnes, assemblent les derniers éléments de 200 costumes. Ces costumes ont été fabriqués à partir de matériaux recyclés, en accord avec les principes écologiques respectés par toute la compagnie. Polo Loridant, le spécialiste des effets spéciaux, constate la tension croissante, mais insiste sur leur préparation pour gérer tout ce qui se présentera. Chacune des chimères de La Machine est animée par des circuits hydrauliques intégrés dans leur structure d’acier et revêtue de plaques de bois. Elles peuvent cracher du feu, rugir, et fonctionner même sous une chute de neige simulée. Chaque créature, montée sur des chariots, semble avancer grâce à ses pattes immenses, manipulées par un unique opérateur, offrant une allure à la fois lente et hypnotisante.
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