Le dernier podcast diffusé par France Inter explore l’énigme de Taylor Swift, une étoile mondiale adorée par la jeune génération, à travers l’expérience d’un père qui cherche à comprendre l’obsession de sa fille pour la célèbre pop star. Le podcast est en même temps incroyable et limité. D’un côté, la narration unique d’un père emmenant sa fille dans un voyage de découverte peut être charmante. Par contre, les commentaires de l’enfant peuvent parfois paraître excluants pour certains auditeurs.
Néanmoins, l’émission a de nombreux points forts. Elle peut permettre aux non-« Swifties » de se familiariser avec la chanteuse qui a potentiellement influencé l’élection américaine à travers son soutien à Kamala Harris. De plus, le podcast est riche en termes de production radio, soulignant véritablement l’ambiance sonore des lieux décrits.
Le premier épisode met en avant Xavier Yvon, ancien correspondant de Radio France aux États-Unis et actuel responsable des reportages à France Inter. Après avoir emmené sa fille Sasha, 13 ans, à un concert de Swift lors de sa dernière tournée mondiale encore en cours, Yvon explique les raisons de la création du podcast. Il a été particulièrement intéressé par l’impact culturel de Swift qui, avec sa tournée « Eras Tour », a déclenché des mini-tremblements de terre, sa chanson « Shake it off » a totalisé plus de trois milliards d’écoutes et a été nommée personnalité de l’année 2023 par le magazine Time. Tous ces faits ont inspiré Yvon à rechercher les raisons derrière l’attrait mondial pour cette « jolie blonde calibrée ».
Après avoir séjourné à Nashville, Tennessee, la capitale de la musique country où Taylor Swift a commencé sa carrière (épisode 2), le récit fait un détour par Harvard. Là, Stéphanie Burt, la première enseignante transgenre, décrit comment elle se sert des chansons de Swift pour introduire ses élèves à des poètes moins connus. Ensuite, nous passons par New-York à l’épisode 4, qui met en lumière la lutte de Swift pour que les artistes soient rémunérés équitablement à l’ère des plateformes de streaming.
Son combat pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles est ensuite examiné, avant de discuter, dans le dernier épisode, de l’influence de Swift sur l’élection présidentielle. Un sujet hautement sensible en Pennsylvanie, son État natal, connu pour être l’état pivot le plus significatif.
Mais à quel point son post Instagram du 11 septembre, dans lequel elle soutenait la candidate démocrate, a-t-il réellement influencé les résultats ? On peut supposer qu’en partageant le lien vers le site gouvernemental d’inscription sur les listes électorales, elle a généré 400 000 connexions en 24 heures, plutôt que les habituelles 30 000. Il faut toutefois rester prudent. Le soutien de Bruce Springsteen au candidat démocrate John Kerry en 2004 n’a pas amené Kerry à la victoire, et beaucoup se souviendront que l’appui de Madonna, Lady Gaga, Beyoncé et Jay-Z n’a pas permis d’élire Hillary Clinton. La réponse est attendue le 5 novembre.
Cette série, « Taylor Swift, le monde, ma fille et moi », créée par Xavier Yvon et réalisée par Anna Buy (Fr., 2024, 6 x 25 min.) est disponible sur Franceinter.fr et sur toutes les autres plateformes habituelles d’écoute.
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