Dimanche 20 octobre à 21h05, France 5 diffuse un documentaire fascinant qui pose une question importante en lien avec les prochaines élections présidentielles américaines.
Ce film conduit par Antoine Vitkine explore non pas si le président Donald Trump est influencé par des puissances étrangères, mais si le service d’espionnage russe a affecté Trump et d’autres figures influentes de la droite américaine et depuis combien de temps.
Des expertises de haut niveau, notamment de l’ancien chef de la CIA, de l’ex-directeur du contre-espionnage du FBI, du responsable du renseignement extérieur du KGB, d’un agent du KGB « implanté » aux États-Unis, ainsi que de l’ancien procureur adjoint de New York, répondent à cette question de manière définitive: depuis environ quarante ans, Moscou a infiltré le Parti Républicain et en général la droite américaine, réputée traditionnellement pour son anticommunisme, et de plus des hommes d’affaires, y compris Donald Trump.
Le documentaire révèle aussi des méthodes sophistiquées d’espionnage et de manipulation que les agents russes utilisent pour approcher leurs cibles. Oleg Kalouguine, qui était à la tête du renseignement extérieur du KGB entre 1974 et 1990, se rappelle de la présidence de Ronald Reagan, qui était le président américain le plus anticommuniste. Il se souvient : « Notre ennemi avait des faiblesses que nous avons utilisées à notre avantage : à la fin des années 1980, nous avions une centaine d’agents infiltrés aux Etats-Unis ! »
Dans les années passées, Vladimir Poutine, alors modest agent du KGB, aspirait ardemment au statut valorisé d’ « infiltré », mais fut échoué lors de l’examen. En cette ère, Donald Trump était un magnat de l’immobilier au caractère imposant qui faisait face à de sérieux problèmes financiers. Pour surmonter cette situation, Trump a effectué une vente massive d’appartements somptueux dans sa Trump Tower au centre de New York. Un tiers de ces appartements fut acquis par des clients associés à la mafia russe, constituant ainsi le premier point de contact de Trump avec le monde russe. Le KGB, curieux à propos de Trump, a facilité le rapprochement entre lui et la Russie. En 1987, Trump s’est rendu à Moscou pour discuter de l’implantation d’une Trump Tower dans la capitale russe.
Coïncidence ou non, suite à son retour aux États-Unis, Trump s’est mis à critiquer l’OTAN sur CNN; un sujet de politique internationale auquel il n’avait jamais porté intérêt auparavant. Son argument, lancé pour la première fois en 1987 et repris plusieurs fois dans les années suivantes, était que l’Amérique ne devrait plus financer la défense de pays capables de se défendre eux-mêmes.
En 2015, de manière très surprenante, Trump annonce sa candidature à la présidence déclarant : « Je pense pouvoir bien m’entendre avec Poutine. Il est crucial que la Russie n’entretienne pas une proximité avec la Chine. » Les efforts de la Russie, passant par la diffusion de fausses nouvelles, l’infiltration des réseaux sociaux et la distribution adroite de fonds à des fondations puissantes, ont finalement porté leurs fruits.
Comme le souligne un ex-directeur du FBI : « Trump est le rêve d’un officier de renseignement russe. Son ego et sa fascination pour les autocrates le rendent malléable. » Sommes-nous à l’aube de la réélection d’un président américain sous l’influence de Moscou ? La réponse sera donnée le 5 novembre.
« Opération Trump, la prise de contrôle de l’Amérique par des espions russes, est un documentaire réalisé par Antoine Vitkine (Fr., 2024, 95 min). Contribuer et réutiliser ce contenu. »
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