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« Shrinking 2 » : exutoire morosité

« Shrinking », qui est l’une des nombreuses réalisations du vétéran américain de la comédie Bill Lawrence, aurait pu se borner à sa charmante première saison qui est centrée autour du deuil d’un père et de sa fille suite à la mort de la mère dans un accident de voiture. Cependant, Lawrence, qui est à l’origine de séries telles que Scrubs (neuf saisons), Spin City (six saisons) et qui a récemment retrouvé du succès avec Ted Lasso (trois, potentiellement quatre saisons, les pourparlers se poursuivent avec Apple TV+), n’a pas oublié le bonheur que procure la répétition dans ses œuvres, et, comme c’est souvent le cas dans ses productions, l’effet d’ensemble alimente l’engrenage narratif.
Ainsi, Shrinking revient pour 11 épisodes (soit un épisode de plus que la première saison), et, malgré un début quelque peu laborieux, la série demeure un excellent exemple de la productivité de ce format lorsque celui-ci est autorisé à évoluer un tant soit peu au-delà des frontières de la minisérie (ou limited series en anglais).
Trois ans après la tragédie qui a fait de lui un homme veuf, Jimmy le psy va un peu mieux, mais il flirte avec le désastre à chaque fois qu’il a affaire à un patient et viole toutes les normes professionnelles. Grace, son ancienne patiente, est derrière les barreaux, après avoir précipité son époux odieux d’une falaise – mais heureusement (ou malheureusement), il est toujours en vie. Michael (Luke Tennie), un ex-soldat au tempérament violent que le psy a tenté d’apaiser avec des séances de MMA, a carrément élu domicile chez lui. Alors que son collègue Paul (Harrison Ford) tente de l’aider autant que possible, la maladie de Parkinson l’emporte progressivement.
Performance explosive » est le slogan.

Afin de progresser dans son processus de deuil, Jimmy peut se reposer sur un groupe d’Américains ordinaires qui sont autour de lui, dans cette paisible banlieue de Los Angeles où il ne semble jamais pleuvoir. La variété des intrigues au sein du groupe maintient l’attrait de la série, et, cette saison accorde un rôle plus important à ses voisins, Liz et Derek, ainsi qu’à son meilleur ami gay, Brian. Le travail de Christa Miller et de Michael Urie, dans les rôles de Liz et Brian, est exagéré et leur incroyable performance, couplée à l’écriture bien huilée de blagues, offre un remarquable rendement.

L’aspect sombre de la saison est brillamment représenté par Brett Goldstein, qui s’est associé à Bill Lawrence pour Ted Lasso et qui est également co-créateur de Shrinking. L’acteur anglais reprend brillamment le rôle ingrat du chauffard coupable de la mort de la femme de Jimmy, avec une grande élégance, le regard triste et une mâchoire serrée. Les quelques épisodes dans lesquels il apparaît sont marqués par une douce mélancolie, surtout lorsqu’il est confronté à Alice (interprétée par Lukita Maxwell, lumineuse), la fille de Jimmy, qui a choisi de pardonner pour mieux avancer.

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