Catégories: Culture
|
16 octobre 2024 2 h 49 min

Samy: Bienveillance à Marseille

Partager

Le mardi 15 octobre, à 22h55, France 2 a diffusé un documentaire poignant. Réalisé par Eglantine Eméyé, le film nous immerge dans un contexte particulièrement unique, décrit comme une « bulle étrange ». Il s’agit d’un univers où le chant collectif de comptines et de Soprano est utilisé pour contrecarrer l’inquiétude de la maladie. Dans cet univers, malgré la sévérité de la situation, enfants, parents et soignants échangent incessamment des marées d’amour.
Le documentaire met en scène le service de neuropédiatrie situé au sixième étage du CHU la Timone à Marseille, dirigé par les professeurs Chabrol et Milh. Ils soignent des enfants atteints de maladies rares, complexes et parfois mortelles.

Eglantine Eméyé, la réalisatrice, a conçu le film comme une lettre d’adieu à son fils Samy, qui avait passé ses dix dernières années et ses derniers jours dans ce service à l’âge de 17 ans, en février 2023. Cependant, la réalisation du film va au-delà de son histoire personnelle, rendant également un hommage émouvant à l’équipe médicale, – appelée les « anges de la Timone ». Ces professionnels affrontent quotidiennement le chagrin des patients, allant du nourrisson au adolescent.

Ces travailleurs de la santé, principalement féminin, jeune et dynamique, sont admirés pour leur sourire, leur bienveillance, leur dévouement et leur foi en leur mission malgré l’injustice soulignée par le professeur Milh. Ils considèrent leur métier comme le plus beau du monde et même comme une forme de poésie.
Interrogés sur leur résilience, l’une des infirmières déclare que sans joie, ils ne pourraient pas continuer.

Utilisant des expressions douces et franches, parfois naïves, la réalisatrice et mère Eglantine Eméyé orchestre son retour au sixième étage de la Timone. Une catharsis poignante qui se déroule par petites séquences tout au long du film. Toutefois, si ce documentaire est souvent émouvant, c’est avant tout parce qu’il reflète la réalité. Au cœur des chambres, des salles de repos et des couloirs du service, la caméra d’Olivier Pighetti ne recherche ni le sensationnel ni l’esthétisme. Elle capture, avec simplicité, les soins, les conversations et surtout des émotions très fortes, mais aussi quelques moments qui sont difficiles à supporter.

Comment ne pas être touché par Lina, Timothée ou Riheb, des enfants qui luttent contre des maladies qui les consument ? Comment ne pas être chamboulé par les regards déconcertés des parents, submergés par les déclarations du corps médical (malgré leur tact et leur propre accablement) qui anéantissent leurs derniers espoirs ? Ou, à l’opposé, par le sourire coquin d’Anna, la « petite miraculée » qui, montée sur un tricycle adapté à son handicap, navigue vers le monde extérieur après des soins réussis ?

Tout au long du récit, Samy et les anges de la Timone touchent également aux problèmes qui affligent l’hôpital public. Le documentaire met en lumière le manque de lits quand une mère, rongée par l’angoisse, est forcée de continuer l’hospitalisation de sa fille à la maison. Il expose aussi la charge de travail des soignants, parfois débordés par le nombre de patients à traiter ainsi que l’impact psychologique de ces missions, particulièrement chez les jeunes professionnels. Le film est, en fin de compte, une illustration de la nécessité de continuer à fournir à ces « anges » hospitaliers des ressources correspondant à leur dévouement exceptionnel.

« Samy et les anges de la Timone » est un documentaire réalisé par Eglantine Eméyé et Olivier Pighetti. Ce film, qui dure 53 minutes, a été produit en France et sorti en 2024. Veuillez, s’il vous plaît, contribuer et ne pas hésiter à réutiliser ce contenu.

Les plus lus

Une guide pratique pour retrouver une personne avec simplement son prénom et sa ville avec l'aide des réseaux sociaux.

14 juillet 2020 : la date est celle du début de la Révolution française en 1789. Cette année célébrations réduites pour le Coronavirus.

20 ans après la sortie du film « L'Auberge espagnole », Cédric Klapisch travaille sur sa suite.