Le stand-up est le phénomène le plus récent sur la scène du spectacle vivant en France. En moins de quinze ans, il a conquis un large public composé de jeunes de toutes catégories sociales et origines. Le nombre d’artistes pratiquant cette forme d’humour a augmenté spectaculairement, mais il n’a pas encore reçu la reconnaissance qu’il mérite dans le monde du théâtre. Le stand-up, tout comme le rap lors de ses débuts dans la musique, est une forme d’expression directe permettant de parler de soi ou de la société. Il est souvent mal compris par les institutions car il perturbe les codes traditionnels. Il est perçu comme un genre mineur, souvent ‘exotisé’, au motif qu’il ne correspond pas tout à fait aux critères du théâtre traditionnel. Les artistes du stand-up ne se cachent pas derrière un décor ou une mise en scène, ils sont vrais et authentiques, note Mohamed El Khatib.
Cette fois, Mohamed El Khatib, auteur et metteur en scène de théâtre, s’est tourné vers la discipline du stand-up lors de son intervention au Festival d’automne, après avoir précédemment exploré des sujets tels que la vie privée des personnes âgées dans « La Vie secrète des vieux » (actuellement en tournée), la vie des enfants de parents divorcés dans « La Dispute », et l’enthousiasme des fans de football dans « Stadium ». Mohamed El Khatib a longtemps été un admirateur de cette discipline, une passion qui s’étend de Jamel Debbouze à Fary, d’Eric et Ramzy à Haroun, de Blanche Gardin à Wary Nichen. « Le stand-up est à la fois l’un des aspects populaires de l’art et l’histoire du mépris. Il est important de redonner à cette parole, à ces nouvelles narrations, à cette écriture et à ce rythme, leur qualité. Le stand-up est un art théâtral à part entière » dit El Khatib, créateur de sagas intimes et sociales. Il croit également important de détourner le regard des nouvelles formes artistiques, pour se concentrer sur de nouvelles façons d’attirer un jeune public. Son objectif est de raconter des histoires marginalisées dans le monde du théâtre public. La clé de son travail est donc de penser à la discipline du stand-up.
Il a initié Stand-up en partenariat avec le programme « Talents Adami Théâtre », visant à révéler de nouveaux talents de la comédie au début de leur chemin professionnel. Cependant, au-delà des conditions habituelles de cette initiative – être âgé de moins de 30 ans et détenir au moins deux ans de formation en théâtre ou une expérience professionnelle préalable – Mohamed El Khatib a ajouté « ou avoir une expérience en stand-up ». De plus, il a demandé aux postulants de soumettre une vidéo humoristique de deux minutes. « Je n’ai pas pris en compte les CV », affirme-t-il. Parmi les six cents candidatures reçues, quatre-vingts ont été choisies pour une audition solo de cinq minutes. Finalement, huit ont été sélectionnées pour former le casting de ce nouveau spectacle.
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