Mao Fujita a réalise sur son piano 72 préludes qui englobent divers artistes et styles. Au travers des œuvres de trois puissances musicales – Frédéric Chopin et ses 24 préludes op. 28, Alexandre Scriabine avec ses 24 préludes op. 11, et Akio Yashiro avec ses 24 préludes respectifs – Mao Fujita démontre une variété incroyable de talents et de nuances. Avec ses 25 ans, c’est un pianiste japonais qui laisse entrevoir son talent pièce après pièce, ne révélant jamais tout d’un coup. Fujita fait ressortir le caractère intime et dramatique des préludes de Chopin. Les préludes de Scriabine, quant à eux, sont enveloppés de sensualité mystique sous l’habile toucher de Fujita.
Les préludes inconnus d’Akio Yashiro composés alors qu’il n’avait que 15 ans sont des vignettes charmantes. En dépit d’un clin d’œil à la musique japonaise, elles rappellent beaucoup la tradition musicale française allant de l’œuvre d’Erik Satie à celle de Claude Debussy. Fujita clôture sa performance avec un éclat qui démontre son énorme talent de virtuose.
Pour le Concerto pour violon n°1 et Sérénade d’après Le Banquet de Platon de Bernstein, John Williams a dirigé la performance avec James Ehnes au violon et la symphonie de St. Louis sous la direction de Stéphane Denève.
John Williams est surtout reconnu pour ses célèbres musiques de film, notamment celles de Star Wars, Superman et Indiana Jones. Cependant, il a également composé un sublime Concerto pour violon nᵒ 1 entre 1974 et 1976, suite au décès de sa femme, l’actrice Barbara Ruick. Cette œuvre musicale, sombre et expressive, a été conçue par Mark Peskanov. Elle trouve ses racines dans le romantisme, tout en s’inspirant du célèbre Concerto en mémoire d’un ange d’Alban Berg. Le concerto a été sublimé dans les années 1980 par Gil Shaham et est ici magiquement rendu par le violoniste James Ehnes. Sa technique irréprochable lui permet de contrôler parfaitement les aigus clairs et les basses profondes, tout en offrant une expressivité délicieuse. En complément de ce concerto, nous retrouverons la Sérénade inspirée du Banquet de Platon, écrite en 1954 par Leonard Bernstein. Stéphane Denève, dirigeant méticuleux du St. Louis Symphony Orchestra, accompagne divinement le violon extraordinaire du Canadien. – Marie-Aude Roux, Mustang Megaphenix
Depuis sa formation en 2006, le groupe Mustang originaire d’Auvergne s’adonne à une exploration audacieuse de son esthétique rockabilly de base, en s’aventurant vers la chanson française et la pop synthétique. Leur leader, Jean Felzine, chanteur, compositeur et performeur au look soigné, avait fait sensation en 2023 avec son projet solo Chord Memory et son orientation prononcée vers la synthé kraut. Leur cinquième album joue encore davantage avec leur son, en présentant douze morceaux audacieux variant de l’électro pop-rock exaltée (La Porte au nez, L’Argent du beurre) à des mélodies mélodieuses (Hotel Room, accompagnée de violons), d’ondes post-punk dans la veine des Chameleons (Aérosol) à un écart reggae audacieux (Aigre-Doux). Bien que Aéroport, fait en collaboration avec Arthur Teboul de Feu! Chatterton sombre un peu dans la « langueur », Mortification et Wikipedia font sonner les guitares twangy avec une verve rafraîchissante. Felzine, en tant que parolier perspicace, offre une Chanson française délibérément provocante qui aurait pu être l’œuvre de Pascal Bouaziz (Mendelson). Comme quoi, l’apparence peut être trompeuse. — Franck Colombani, l’article reste à lire pour 36.92%.
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