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Trésors chinois au Musée Guimet

Le Musée Guimet a déjà honoré l’art de la porcelaine dans le cadre de la programmation Chine 2024 en juin, célébrant six décennies de relations diplomatiques entre la Chine et la France. Désormais, l’accent est mis sur l’orfèvrerie. La présidente du célèbre établissement parisien, Yannick Lintz, explique humoristiquement qu’il s’agit d’une transition vers le « bling-bling ».

Grâce au prêt généreux du Musée des Beaux-Arts de Qujiang, situé dans le centre-est de la Chine, le Musée national des arts asiatiques Place Iéna de Paris expose une compilation exceptionnelle de bijoux et autres objets en or de la dynastie Ming (1368-1644). Cette collection a été amassée par l’entrepreneur chinois d’origine vietnamienne, Peter Vien Kwok, qui en plus d’investir dans l’art est également propriétaire de six châteaux dans la région du bordelais. Kwok est également le fondateur du musée de Xi’an, créé en 2012.

Bien que la collection compte 121 pièces, principalement du XVIe siècle et créées par le bureau impérial d’orfèvrerie, elle n’en demeure pas moins impressionnante. Au fil des siècles, de nombreux objets en or de la dynastie Ming ont été refondus pour créer de nouveaux objets à la mode. Ceux qui sont disponibles sur le marché de l’art ont échappé à la destruction grâce à la dynastie Qing (1644-1911). Découverts lors de fouilles archéologiques révélant des tombes princières ou impériales, ces objets ont été soit offerts en guise de cadeaux diplomatiques, soit pillés pendant les guerres.

L’époque Ming, contemporaine de la Renaissance italienne et connue pour son rayonnement, est un chapitre significatif dans l’histoire de la culture chinoise. Cette période a été marquée par d’ambitieuses expéditions maritimes, notamment celle de Zheng He (1371-1435), qui ont permis de ramener de l’or et d’autres trésors de contrées lointains. Parmi les prouesses architecturales de cette époque, on compte la construction de la Cité interdite et de la Grande Muraille. Cette période a également vu l’or venir surpasser le jade, précédemment estimé comme le matériau le plus précieux, dans la fabrication d’objets de culte et pour la cour.

La conception de bijouterie a bénéficié d’un essor important pendant cette époque. Les relations commerciales avec les Amériques et l’extraction minière dans le sud-est de la Chine ont conduit à une circulation abondante de métaux. L’or, résistant à l’oxydation et facilement malléable, était particulièrement prisé. (On peut trouver des explications détaillées sur les différentes techniques de travail de l’or, du martelage au filigrane, en passant par la ciselure dans une vidéo pédagogique réalisée en collaboration avec l’Ecole des arts joailliers). Cette abondance de matériaux a permis aux artisans et aux artistes d’exercer pleinement leur créativité – un dynamisme largement soutenu par une forte demande des élites et de la nouvelle classe de marchands fortunés cherchant à imiter le mode de vie de la cour.

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