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Sélection albums : divers artistes

Continuant son parcours de réhabilitation, Rita Strohl, la compositrice extravagante, présente le deuxième volume dédié à sa musique de chambre. Après son premier volume, sortie en 2023, qui se concentrait sur sa musique vocale presque inédite, la musique de chambre de Strohl est désormais disponible dans une boîte à trois CD. Parmi les musiciens qui interprètent son œuvre, il y a une assemblée de talents reconnus comme Célia Oneto Bensaid et Tanguy de Williencourt (piano), Shuichi Okada, Raphaëlle Moreau et Alexandre Pascal (violon), Léa Hennino et Claudine Legras (alto), Edgar Moreau et Héloïse Luzzati (violoncelle), Lorraine Campet (contrebasse), et le Quatuor Dutilleux, avec Nicolas Baldeyrou à la clarinette. Ils sont tous soutenus par l’association Elles Women Composers, leur label, La Boîte à pépites, et le Palazzetto Bru Zane, le centre de la musique romantique française basé à Venise. Étonnamment attirée par l’univers wagnérien et le symbolisme, cette figure unique qu’est Strohl (1865-1941), avait impressionné des sommités telles que Camille Saint-Saëns, Vincent d’Indy ou Gabriel Fauré lorsqu’elle étudiait au Conservatoire de Paris. Parmi les œuvres à ne pas manquer (dont la grande majorité n’a jamais été encore été enregistrée), on trouve la Grande fantaisie-Quintette pour piano, deux violons, alto et violoncelle, ainsi que Arlequin et Colombine. Trio pour piano, violoncelle et clarinette et les deux quatuors à cordes, le premier avec piano.

Le disque intitulé « La Messagère » met en lumière le travail de Lucile Boulanger, une interprète de 38 ans de la viole de gambe. Le titre de l’album est inspiré d’un morceau de Philippe Hersant, dont l’œuvre figure parmi celles présentées. Le répertoire comprend des pièces du XVIIe et XXIe siècle, reflétant le talent de Boulanger pour l’interprétation de l’expression constante de Sainte-Colombe, les mouvements sinueux de Nicolas Hotman ou encore les accents plus sophistiqués de Marin Marais avec une facilité impressionnante.

Lucile Boulanger s’est distinguée en redonnant vie à la viole de gambe, un instrument qui avait été auparavant éclipsé par le violoncelle. Son habilité à s’adapter à différents styles de musique est démontrée dans les compositions contemporaines, où elle jongle habilement entre des langages musicaux prismatiques avec Claire-Mélanie Sinnhuber (La Dame d’onze heures) et kaléidoscopiques avec Philippe Hersant (L’Ombre d’un doute) et Gérard Pesson (La Fugitive). Cette dernière œuvre est particulièrement remarquable, représentant la viole de gambe comme un instrument venant d’un autre monde ou qui n’a jamais existé.

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