Catégories: Culture
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26 septembre 2024 22 h 44 min

Erwan Le Duc : Bizarre Extrême

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Erwan Le Duc a dépeint Adam, le protagoniste de sa série « Le monde n’existe pas », joué par Niels Schneider, comme un homme qui avait une vitalité vive à l’adolescence, a écrit un livre, mais a ensuite perdu son éclat. C’est peut-être pour échapper à ce destin que Le Duc a abandonné sa carrière de journaliste au Monde après des années pour se plonger pleinement dans sa passion de longue date, le cinéma, qui l’a suivi durant son parcours académique exceptionnel à Sciences Po.

C’est peut-être avec le court métrage « Le commissaire Perdrix ne fait pas le voyage pour rien » que Le Duc a basculé d’un univers à l’autre, qui lui a permis en 2013 d’entrer à la résidence Emergence, un incubateur de talents, dirigé alors par Elisabeth Depardieu. C’est cette dernière qui a repéré Le Duc et l’exhorte à entreprendre l’écriture de ce qui deviendra son premier long métrage, « Perdrix » (2019). Malgré les difficultés financières de sa réalisation, le film a rapidement gagné du terrain à Cannes. Son accueil enthousiaste à la Quinzaine des réalisateurs garantit à la fois son succès en salle et la possibilité pour Le Duc de réaliser un second film.

Le Duc a alors pris un congé sabbatique pour filmer « Perdrix », qui s’est par la suite transformé en un congé définitif. En 2023, il réalise pour Arte la satire politique comique « Sous contrôle », écrite par Charly Delwart. La même année, son deuxième long-métrage, « La Fille de son père » fait sa sortie en salle. À l’âge de 46 ans, Le Duc s’impose comme le nouvel espoir du cinéma français.

Transitionnant du grand au petit écran, cet individu transporte un univers imprégné de douce folie et des personnages parfois déconcertants. Un penchant certain pour la France rurale est visible dans ses œuvres, comme les Vosges dans Perdrix, la banlieue de Paris dans La Fille de son père, ou une petite ville du Nord dans Le monde n’existe pas. Maud Wyler, une actrice qu’il considère sa favorite, figure constamment dans ses productions depuis leur rencontre il y a environ une décennie. Selon lui, elle excelle dans tous les genres, de la comédie à la tragédie. Cette aptitude est particulièrement utile puisqu’il s’attache à la question du ton dans son écriture et sa réalisation de films.

Son penchant pour l’amalgame d’ambiances contrastées s’origine dans la comédie britannique, un héritage de quelques années passées au Royaume-Uni lorsqu’il était enfant. Plus tard, ses influences ont été enrichies par la découverte des films d’Aki Kaurismäki et, dans une veine plus sombre, de ceux de Takeshi Kitano. Selon lui, le mélange d’humour et de noirceur qui caractérise son travail est ce qu’il apprécie en tant que spectateur, bien que cela a demandé un certain effort pour convaincre les panels de financement. Après le film Perdrix, il a réussi à établir son style unique, facilitant ainsi les choses.

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