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Biennale Lyon : fleuve artistique agité

L’ancienne directrice du MAC Val à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), Alexia Fabre, est à la barre de la 17ème édition de la Biennale d’art contemporain de Lyon. Depuis 2022, elle dirige également l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts (Ensba) de Paris. En collaboration avec Isabelle Bertolotti, la directrice artistique, elles ont rassemblé 78 artistes dans neuf endroits de la métropole lyonnaise, y compris la station de métro Part-Dieu, avec 280 œuvres, dont un tiers sont exposées pour la première fois, et 70 créées spécifiquement pour cet événement qui durera jusqu’au 5 janvier 2025. Avec un budget de 8 millions d’euros, Fabre espère attirer 300 000 visiteurs (270 000 en 2022).

Le thème de cette année, « Les voix des fleuves », a été traduit en anglais (puisque la Biennale est internationale avec 59% d’artistes étrangers) par « Crossing the Water » ou « Traverser l’eau ». Fabre souhaite honorer l’accueil de l’autre, s’appuyant sur l’utilisation millénaire du réseau fluvial de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui, selon elle, a servi à distribuer et échanger des produits, transporter des personnes et provoquer des rencontres. Cependant, il a été noté que tous les artistes n’ont pas respecté cette directive lors de la visite.

La plupart d’entre eux sont d’un jeune âge, y compris Sofia Salazar Rosales, qui à seulement 25 ans, est la plus jeune d’entre eux. C’est une décision judicieuse étant donné que la moitié des visiteurs de la dernière édition étaient moins de 26 ans, d’après les observations des organisateurs. Cependant, les artistes plus âgés tels qu’Annette Messager (80 ans), Christian Boltanski (1944-2021) et l’inoubliable Sylvie Fanchon (1953-2023), qui a enseigné pendant longtemps à l’Ensba, ont également été pris en compte.

Il n’était pas toujours facile de s’adapter aux espaces de la Biennale, en particulier à un nouvel endroit, appelé « Les Grandes Locos », qui était autrefois un site de réparation de la SNCF. Cet espace couvre 50 000 mètres carrés, dont 20 000 sont réservés pour l’exposition. La halle est immense et imposante avec son dôme de béton vieillissant. Les responsables de la Biennale admettent que beaucoup d’artistes ont dû entièrement repenser leur installation après avoir découvert l’espace. Cependant, son allure négligée n’a pas effrayé les artistes, surtout les plus jeunes qui sont habitués à ce cadre dans leur vie quotidienne. En effet, l’aspect délabré peut même être source d’inspiration, comme c’est le cas pour Michel de Broin qui a présenté une mystérieuse calligraphie néon sur l’ensemble du dôme, mettant en valeur les zones de béton restaurées.

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