Cette semaine nous allons plonger profondément : dans la cuisine des sous-mariniers à bord du Terrible et avec Ocean One K, le robot sous-marin chargé d’explorer « le musée le plus grand du monde » dans les profondeurs marines. Nous irons aussi dans le temps et l’espace de la guerre continue, du champ de bataille de Tollense à l’époque du bronze à Gaza, où la vie se déroule malgré les bombardements israéliens. Pour finir, nous plongerons dans l’érotisme imaginaire du corps masculin, un tabou artistique depuis la fin de l’Antiquité.
La perception lascive du corps masculin
La façon dont le corps est perçu est profondément politique. C’est ce qu’un cinéma féministe cherche à faire comprendre en cherchant à transformer la façon dont nous voyons, en se libérant du regard masculin. Dans cette lutte, le changement de présupposé – du regard masculin au regard sur le masculin – est essentiel, lorsqu’il s’agit de réveiller explicitement le désir.
C’est à la galerie Obsession à Paris, où les artistes insensibles aux diktats du consensus sont mis en valeur, que Célia Laborie, dans son documentaire diffusé sur Arte, nous invite à réfléchir à ces changements qui relèvent autant de l’activisme que du jeu, avec la passion et l’astuce que permet le défi. Le peintre iranien Alireza Shojaian, qui s’est exilé pour pouvoir célébrer librement son amour pour le corps masculin, a été exposé à l’Institut du monde arabe (« Habibi, les révolutions de l’amour »). C’est la galerie Obsession qui a présenté « Tomber des nu(e)s », l’exposition magistrale conçue par le photographe Marc Martin et son modèle, l’ancien champion de MMA Mathis Chevalier, de avril à juin.
Contestant les stéréotypes, parodiant les oeuvres d’art et les normes de virilité issues du cinéma, l’image corporelle de Mathis Chevalier rappelle comment la nudité masculine a symbolisé, de manière glorieuse ou douloureuse, des valeurs éthiques, de la sculpture grecque aux corps des martyrs, tout en soulignant qu’il est nécessaire de lui attribuer également une dimension sulfureuse et insouciante qui lui était auparavant refusée. Possédant une virilité à la fois directe et hyperactive, Mathis Chevalier interagit avec le regard du photographe ainsi qu’avec celui de la réalisatrice et du public.
L’échange est centré autour du partage, laissant à chacun le choix de percevoir la proposition comme de l’homoérotisme ou une célébration complice de la malice. Que ce soit de manière taquine ou sérieuse, dans ce contexte, le corps masculin crée des liens entre des perspectives érudites et sensuelles, en amusant à la fois le regard et l’esprit. Le défi ici est de répondre à l’exigence féministe d’équilibrer la balance du désir. Ph.-J. C.
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