Le Rafto Human Rights Award a été décerné le jeudi 19 septembre à l’artiste cubain Luis Manuel Otero Alcantara, actuellement emprisonné dans son pays, pour sa résistance artistique courageuse contre l’autorité. « Otero Alcantara est à l’avant-garde d’une nouvelle vague de voix cubaines indépendantes qui utilisent la résistance créative pour défier le régime autoritaire », a déclaré la Fondation Rafto, basée à Bergen, dans l’ouest de la Norvège. « Comme beaucoup d’artistes avant lui, il utilise son art et son engagement civique pour repousser les limites de la liberté d’expression face à la censure et à la répression », a-t-elle ajouté.
L’artiviste de 36 ans, Luis Manuel Otero Alcantara, qui a enseigné sa pratique artistique lui-même, a été arrêté plusieurs fois dans le passé et a été emprisonné à Cuba depuis le 11 juillet 2021. Il a été appréhendé ce jour-là alors qu’il quittait son domicile à La Havane pour participer aux manifestations anti-gouvernementales qui ont rassemblé des milliers de Cubains demandant plus de liberté et de meilleures conditions de vie.
Défini comme un « prisonnier de conscience » par Amnesty International, il a ensuite été condamné à cinq ans de prison en 2022 pour avoir insulté les symboles nationaux, proféré des outrages, et causé des troubles à l’ordre public. Pour le régime communiste cubain, il n’est pas un artiste mais un agent au service des États-Unis, qui sont accusés d’avoir orchestré les manifestations dans le but de déstabiliser le pays.
Selon des données officielles, environ 500 Cubains ont reçu des peines allant jusqu’à 25 ans de prison pour avoir participé à ces manifestations historiques des 11 et 12 juillet 2021. On estime qu’il y a 1 000 prisonniers politiques à Cuba.
Plusieurs entités engagées dans la protection des droits de l’homme, y compris l’ambassade américaine, estiment qu’il y a jusqu’à 1000 prisonniers politiques dans l’île. La Fondation Rafto, créée en 1987 et nommée d’après l’historien et défenseur des droits humains norvégien Thorolf Rafto décédé un an plus tôt, offre un prix de 20 000 dollars (soit environ 18 000 euros). Quatre anciens récipiendaires de ce prix – Aung San Suu Kyi de Birmanie, José Ramos-Horta du Timor, Kim Dae-Jung de Corée du Sud et Shirin Ebadi d’Iran – ont par la suite reçu le prix Nobel de la paix. Le prochain Nobel de la paix sera annoncé le 11 octobre à Oslo.
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