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Fortune de France : foi, amour, peste

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Texte original : / « FRANCE 2 – LUNDI 16 SEPTEMBRE À 21 H 05 – SÉRIE
Quand on regarde cette série qui parle des guerres religieuses, les anciens seront ramenés non pas à l’époque de Charles IX, mais à la période des « trente glorieuses », qui a vu le service public de l’audiovisuel retransmettre le roman national à l’écran en puisant dans la littérature patrimoniale. Fortune de France s’intègre, pour le meilleur et pour le pire, dans une lignée qui comprend des bandes dessinées filmées (Lagardère, les aventures du Bossu version Jean Piat, 1967) et des fresques républicaines (Le Pain noir, de Serge Moati, 1974).
Les points forts sont une écriture soignée et une mise en scène précise. L’architecte de l’ensemble, Christopher Thompson, s’est immergé dans les premiers volumes de la saga historique de Robert Merle (1908-2004), publiée à partir de 1977, pour essayer de trouver des passerelles entre les XVIème et XXIème siècles. Le principal inconvénient (qui n’est pas si grave) réside dans la rigidité de la narration, qui n’encourage pas la détente des acteurs.
Malgré la violence de cette époque, la vie et les tourments de la famille de Siorac, une lignée de petits nobles du Périgord, dont le seigneur et maître Jean (Nicolas Duvauchelle) s’est converti au protestantisme, sont présentés de manière prudente, respectant les règles d’une narration romanesque quelque peu démodée.
L’épisode initial débute en 1557, à la fin du règne d’Henri II. Le protestantisme est illégal. La conversion de Jean de Siorac l’a mis en situation vulnérable, face à ses voisins catholiques et aussi chez lui. Son épouse, Isabelle de Caumont (Lucie Debay), est restée catholique. »/

Avec une précision méticuleuse, le récit quotidien des nobles est raconté. Le seigneur, qui se trouve être un disciple d’Ambroise Paré, un médicin, ébranle son entourage avec sa foi, les obligeant à abandonner les croyances qui leur ont permis de supporter leur situation jusqu’à présent.

Malgré l’intérêt que suscite ce tableau, il est établi avec un objectif éducatif qui proscrit les nuances dans la représentation des personnages. Jean de Siorac, un noble divinement sanctionné, est un sujet potentiellement captivant, car il est tiraillé par sa nouvelle foi et le désir de maintenir ses privilèges nobiliaires. Il est déchiré entre les préceptes austères et brutaux du calvinisme et le désir de conserver les privilèges de son rang.

Dans le cadre de la série, Nicolas Duvauchelle exploite au mieux ces aspects, avec l’aide de Guillaume Gouix, qui interprète Jean de Sauveterre, son compagnon d’armes. Sauveterre représente une version stricte de la Réforme et Gouix excelle à illustrer le conflit entre l’humanisme et la violence nécessaire.

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