Catégories: Culture
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13 septembre 2024 3 h 50 min

Thomas Jolly : Réviser culture 2024

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Thomas Jolly, fraîchement nommé directeur artistique des Jeux Olympiques en novembre 2022, a quitté son poste de directeur du centre dramatique national, Le Quai, à Angers, où il travaillait depuis 2020. Il a décidé d’adhérer complètement à l’excitation des Jeux Olympiques.
C’était un nouveau défi pour Jolly, un artiste de théâtre qui avait présenté une performance de dix-huit heures de Shakespeare (Henri VI) non conventionnelle en 2014. En tant que metteur en scène, il aime repousser les frontières. Il est également connu pour avoir donné un nouveau souffle à la comédie musicale Starmania en 2022, parmi d’autres accomplissements opératiques. Toutes ces expériences l’ont préparé à diriger les quatre cérémonies des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Il évoque les points forts de sa carrière, règle ses comptes avec le monde théâtral et regarde vers un avenir incertain.

Est-il prêt à faire le bilan de son expérience olympique ? Pas exactement. Tout s’est déroulé rapidement après sa nomination en septembre 2022. Depuis fin juillet, une cérémonie devait être organisée toutes les deux semaines. Il n’a même pas eu le temps de les regarder à la télévision. Il a assisté aux trois dernières cérémonies depuis les gradins ou la salle de contrôle, à la Concorde et au Stade de France. Il comparait cela à mettre en scène un opéra grandiose ou à diriger la Cour d’honneur d’Avignon. Alors qu’un opéra nécessite la coordination d’une centaine de personnes, pour ces cérémonies, le nombre s’élevait à 20 000 personnes. C’est une tâche gigantesque, loin d’un spectacle ordinaire.

Était-ce une aventure comparable à un marathon ou à un sprint ? Ces aspects restent à découvrir.

La tâche était comme un marathon, parsemé de quatre haies à franchir en fin de parcours. D’innombrables idées se positionnaient au point de départ, face à d’immenses défis. Différents obstacles se sont dressés : le budget, le côté technique, les variables météorologiques, le patrimoine, la sécurité, le fleuve et ses ponts, la stabilité des quais, parmi d’autres. Le défi, pour mon équipe et moi-même, était de faire évoluer nos idées sans trahir nos intentions initiales, tout en naviguant à travers ces défis.
Nous avons réussi à le faire, même sous une pluie battante le 26 juillet. J’étais anéanti et ai passé la journée en larmes. Cependant, cette pluie a créé un sentiment d’unité. Nous étions tous, les spectateurs, les équipes techniques et les athlètes, rassemblés sous cette pluie unificatrice. Ce jour-là, la météo de Paris dictait l’histoire.
Comment avez-vous géré l’intérêt grandissant autour du projet ?
Le projet de Thierry Reboul, le directeur exécutif des cérémonies des JO, semblait relever de l’impossible. C’est un homme qui sait repousser les limites. Son annonce d’une cérémonie d’ouverture sur la Seine a créé un tel choc de réalité que le scepticisme a fait son apparition.
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