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Deauville : cinéma post-#metoo

Le tapis rouge qui mène à la salle de cinéma est imprégné par la pluie qui a laissé la plage abandonnée. Les mouettes, solitaires, affrontent les bourrasques de vent. Pourtant, au bar du Normandy, un établissement phare du groupe Barrière et important mécène du Festival du cinéma américain de Deauville (Calvados), on est satisfait : les Américains font enfin leur retour.
La pandémie du Covid-19 et une série de grèves à Hollywood en 2023, d’abord de scénaristes puis d’acteurs, avaient tenu à l’écart les grandes figures du festival normand, un événement apprécié par de nombreux professionnels depuis un demi-siècle.
Désormais, des personnalités telles que Michael Douglas, James Gray, Michelle Williams, Natalie Portman, Francis Ford Coppola, Daisy Ridley (bien que Britannique, elle est une vedette de Star Wars), Sean Baker – le cinéaste à l’origine du film Anora, récompensé par la Palme d’or à Cannes – et son actrice Mikey Madison, Malia Ann (plus connue sous le nom de Obama, la fille de l’ancien président américain, venue pour présenter son court-métrage, The Heart), Sebastian Stan (Captain America)… sont présentes. De plus, on compte sur la participation de cinéastes encore peu ou pas connus avec leurs films en compétition.
Il est question d’une « enquête interne ».

L’histoire débute en 1974, lorsque Lionel Chouchan, un publiciste Normand, et André Halimi, un critique de cinéma, présentent leur idée d’un festival de cinéma au maire de Deauville, Michel d’Ornano. D’après les écrits de la veuve de l’ancien ministre, Anne d’Ornano, dans la préface d’un ouvrage de Gilles Penso intitulé « Deauville, 50 ans de cinéma américain », Michel adorait l’idée, mais a sollicité l’avis de Claude Lelouch et Philippe Labro. Les deux étaient ravis. Ainsi débuta l’aventure le 2 septembre 1975, avec les films « Nashville » de Robert Altman, « Guerre et Amour » de Woody Allen, « Jonathan Livingston le goéland » de Hall Bartlett…

L’absence de Bruno Barde, qui dirigeait le festival depuis trente ans suite à la passation de pouvoir par Lionel Chouchan en 1995, est notable dans cette 50e édition. Barde a été démis de ses fonctions en juin, en attendant les résultats d’une « enquête interne ». Cela fait suite à une série de témoignages publiés par Mediapart, dans lesquels sept de ses jeunes collaboratrices l’accusent de harcèlement sexuel, incluant gestes inappropriés, discours sexistes et propositions déplacées. Bien qu’aucune plainte n’ait été déposée et que Barde nie les allégations, l’organisation n’a pas hésité à le mettre immédiatement en retrait. La suite de l’article est exclusivement pour les abonnés.

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