Catégories: Culture
|
8 septembre 2024 1 h 47 min

Almodovar gagne Lion d’or Venise

Partager

Enfin, à l’âge de 74 ans et après avoir réalisé une vingtaine de films, Pedro Almodovar a reçu le Lion d’or le samedi 7 septembre. Le jury de la Mostra de Venise, présidé par Isabelle Huppert, a honoré Almodovar pour son film « The Room Next Door ».

Tourné pour la première fois en anglais et mettant en vedette Julianne Moore et Tilda Swinton, ce drame raconte une réunion entre deux amies, une écrivaine et une correspondante de guerre, sur la toile de fond d’une maladie. Ironiquement, Tilda Swinton, atteinte d’un cancer en phase terminale, décide d’organiser sa mort en trouvant la pilule appropriée sur le dark Web.

Le film reflète les préoccupations de la fin de vie que le réalisateur espagnol a explorées dans « Douleur et Gloire » (2019). Malgré le sujet grave du film, le duo d’actrices réussit à donner une ambiance douce, jamais morbide, parfois même teintée d’humour. Cependant, le film conserve une esthétique classique et soignée, comme le montre le flash-back relativement invraisemblable montrant la correspondante en Irak.

Le Grand Prix du Jury, également nommé Lion d’argent, a été décerné à un autre drame, cette fois-ci pastoral : « Vermiglio » de l’italienne Maura Delpero. Le film se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale et dépeint la vie quotidienne d’une grande famille dans un village des montagnes italiennes. La famille héberge, avec une attitude inégale, deux déserteurs. L’objectif de la caméra se focalise sur la fratrie, principalement les sœurs dont les aspirations à la liberté ne seront pas toutes réalisées. Malgré son exploration délicate et attentive des tentatives d’émancipation et des premiers émois sexuels des deux sœurs aînées, « Vermiglio » pâtit des limitations inhérentes à un film centré sur un seul sujet.

Le prix de la meilleure réalisation a été attribué à Brady Corbet, un acteur et réalisateur américain, pour « The Brutalist ». Ce film monumental en deux volets (d’une durée de plus de trois heures) trace le parcours de Laszlo Toh, un architecte juif hongrois et survivant de la Shoah, qui tente de reconstruire son existence à New York. Le récit suit les fluctuations de ce rêve américain, qui prend temporairement des allures de conte de fées lorsque Laszlo et sa famille sont pris en charge par un riche propriétaire qui lui confie un projet de construction ambitieux. Néanmoins, la chute sera rude. Bien que le film « The Brutalist » soit passionnant, son esthétique n’évite pas l’excès, tout comme la performance quelque peu extravagante d’Adrien Brody qui risque de provoquer une certaine lassitude.

Pour accéder à la suite de cet article, il vous faudra être abonné. Il reste 43.51% à lire.

Les plus lus

Une guide pratique pour retrouver une personne avec simplement son prénom et sa ville avec l'aide des réseaux sociaux.

14 juillet 2020 : la date est celle du début de la Révolution française en 1789. Cette année célébrations réduites pour le Coronavirus.

20 ans après la sortie du film « L'Auberge espagnole », Cédric Klapisch travaille sur sa suite.