Presque une décennie après leur performance remarquable dans Titanic (1997), Leonardo DiCaprio et Kate Winslet se retrouvent sous la direction du réalisateur britannique Sam Mendes pour leur rôle de couple marié dans une banlieue américaine des années 1955. Bien que différent de Titanic, « Les Noces rebelles » est également une histoire de désastre. Ce récit cruel, inspiré d’une œuvre de Richard Yates (La Fenêtre panoramique, Robert Laffont, 1961), est accentué par l’attraction romantique qui illustre le célèbre duo.
« Les Noces rebelles » est en fait plus une étude anatomique qu’une simple narration. Même s’il relate la chronologie de leur union, il est présenté d’une manière presque théâtrale par la récurrence de scènes caractéristiques. L’histoire s’ouvre sur la rencontre entre April et Frank Wheeler lors d’une fête bohème à New York. April est une belle femme qui rêve de devenir actrice, tandis que Frank, tout aussi attirant, est indécis sur son avenir. Plus tard, nous retrouvons April en spectacle amateur, entourée d’amis et de voisins qui applaudissent sans conviction. Après la représentation, Frank essaie de consoler April, mais critique ensuite ses compétences d’actrice.
Les Wheeler se sont installés dans une petite ville du Connecticut lorsque April est tombée enceinte, en se jurant de ne jamais ressembler à leurs voisins. Les déboires de la carrière d’April les ramènent à leurs engagements et initié par April, qui a maintenant deux enfants, le couple envisage de partir pour Paris, perçue comme la cité des rêves. L’essentiel de l’intrigue se déroule pendant l’été avant leur départ prévu pour la France.
Frank est attiré par l’attitude sérieuse et déterminée d’April, malgré qu’il se sente sous-employé par rapport à son niveau intellectuel. L’agitation évidente chez les deux individus, qui ressentent que leur vie se met à les engloutir, semble plutôt futile. Néanmoins, le réalisateur Sam Mendes évite toute ironie en mettant de côté les éléments comiques. À l’extérieur, la lumière estivale domine, et à l’intérieur, l’ambiance est apaisante, mais les blessures émotionnelles infligées restent douloureuses. Le film progresse à un rythme mesuré, les moments de climax n’arrivent que lorsque tous les présages ont été préalablement énumérés.
Il y a un risque de détachement et de froideur avec la précision chirurgicale qu’emploie le réalisateur, mais Les Noces rebelles évite ce risque grâce à ses acteurs. Bien que légèrement gonflé, DiCaprio ne fait aucun effort pour rendre son personnage méprisable plus sympathique. Kate Winslet, quant à elle, ne transforme pas April en une victime sacrifiée sur l’autel du patriarcat. À la fin du film, les personnages des amoureux de Titanic n’ont laissé aucune trace, ne laissant derrière eux qu’un sentiment d’amertume. Cela pourrait bien être la véritable essence de ce film.
Les Noces rebelles, un film de Sam Mendes (États-Unis, 2008, 125 min) avec Leonardo DiCaprio, Kate Winslet, Kathy Bates, Michael Shannon. Disponible sur MyCanal jusqu’à la fin décembre.
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